Et si c'était lui, la vraie réponse ? Et si ce gars venu d'Atlanta représentait la contre-offensive ? Et si Ethereal faisait chuter de son piédestal le bataillon tout entier de OFWGKTA ? Car c'est qu'il a de l'assurance le gars. Micro en main, il vous pose son coeur sur un plateau, comme çà. Comme il le dit lui-même, il déverse toutes ses émotions, son âme, son sang et ses larmes. Tout est dévoilé, mis à nu dans les vingt-deux titres qui composent l'album "Abstractica", sorti le 12 juin sur le label de Yelawolf, Slumerican Records.
Rappeur, producteur, Ethereal s'est bati une réputation grâce à ses travaux en solo qu'il laissait en partage régulièrement sur son Bandcamp. On le vit aussi sur un projet electro 8-bit du nom obscur d'Optimus Pikachu. Aujourd'hui, ça ne rigole plus. "Abstraticta", livre ouvert qui renferme d'imposants chapitres et de multiples portes secrètes, est là. Un album sur les tourments de la vie, agissant comme un uppercut. Un électrochoc branché sur le courant experimental hip hop. Expérimental, oui mais, profondément humain. C'est peut-être çà qui fait la différence, qui démarque Ethereal de ses confrères. Il est tellement sûr de son coup, le mec (et il a bien raison), qu'il se permet d'inviter Hal Williams sur "Up". Oui, Hal Williams de The Super 3 (aka The Jet Age Of Tomorrow), l'un des groupes gravitant autour de la galaxie Odd Future. Beaucoup d'autres invités sont venus. Je vous laisse trois titres en écoute, tandis que le brûlot tout entier est offert en téléchargement libre sur Bandcamp. 22 morceaux, bon sang. Soit, 22 raisons de rester affalé le cul par terre, à se prendre des bourre-pifs. 22 raisons d'écouter ce qui est d'ores et déjà l'un des très, très gros albums de l'année.