Sur l’homosexualité : les deux Chirac !

Publié le 14 juin 2011 par Jeanlucromero

Jacques Chirac vient de sortir le deuxième tome de ses mémoires. Un livre forcément très attendu parce qu’il évoque la période où il a conduit les destinées de notre pays et aussi parce qu’il y a des jugements peu flatteurs pour son successeur.
Dans « Homopoliticus, comme ils disent… », j’évoque justement l’attitude ambigüe qu’a eu Jacques Chirac vis-à-vis de l’homosexualité. Jusqu’au vote du PaCS, il fut assez proche de sa majorité conservatrice. Il a voté contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1982 et s’est opposé jusqu’ la fin au PaCS. Comme je le rappelle dans mon livre, on a oublié qu’il a même outrepassé son devoir de neutralité en intervenant encore contre le PaCS alors que le Conseil constitutionnel l’examinait. Mais avec sa deuxième campagne présidentielle, en 2002, c’est à un Chirac homophile que nous avons à faire. Certes, il reste opposé au mariage et à l’adoption par les LGBT, mais comme son adversaire, un certain Lionel Jospin. Par contre, avec la complicité de sa fille Claude, il va multiplier les signes aux gays : choix de Roselyne Bachelot comme porte-parole de sa campagne présidentielle, interview médiatisée à Têtu. Même si je démontre dans mon livrele double jeu que jouera Chirac en utilisant sa femme pour séduire les plus conservateurs, il fera ensuite réellement avancer la lutte contre les discriminations durant son quinquennat. Avec Jean-Pierre Raffarin, qui sera le premier 1er ministre à recevoir les associations homos, il fera améliorer le PaCS, il créera la Halde, pénalisera les propos homophobes, aggravera les peines pour homophobie, reconnaîtra la journée mondiale contre l’homophobie tout comme la déportation homosexuelle. Avec sa mobilisation exemplaire contre le sida, à l’heure du bilan, on peut donc oublier le premier Chirac pour ne retenir que celui qui fut à droite l’un des rares à lutter contre l’homophobie même s’il n’a jamais compris l’importance du combat pour l’égalité dans cette lutte…