Mardi 7 juin. Arslan DASHLAKAEV, un jeune homme « très bien », comme disent tous ceux l’ayant connu, s’est jeté par la fenêtre, lorsque le pôle anti-térroriste, a explosé la porte de l’appartement, où il vivait avec quelques copains, dans le quartier Saint Charles à Nice. Un autre est sérieusement blessé et à l’hôpital, plusieurs autres sont arrêtés.
Vers 22h00 du même jour, les média et France Info en particulier ont commencé à nous rassurer.
Il s’agissait d’une opération « anti-terroriste » et plus que la mort d’un jeune homme, ce que cette information devait nous apprendre, c’est qu’à nouveau, grâce à la justice d’exception, le pôle anti-terroriste, la vigilance des pouvoirs publics et la fermeté du gouvernement, de nouveaux attentats en préparation ont été évités et donc des vies sauvées.
L’article, que les niçois ont pu lire dans le Nice-Matin le lendemain, uniquement basé sur les déclarations des autorités, disait à peu près la même chose.
Arslan, comme de nombreux Tchétchènes, a tout laissé derrière lui, parents, famille, amis (es), relations. Il a fui la guerre, les exactions des forces armées russe et tchétchène, une situation désespérée et très dangereuse pour lui.
Il est arrivé seul en France, où il a été très vite reconnu réfugié. Le reste de sa famille (sa mère et 7 frères et sœurs) sont restés en Tchétchénie, où Arslan avait subi des persécutions et, singulièrement, des enlèvements traumatisants par des hommes cagoulés. Alors, quand il en a vu d’autres débarquer à l’aube dans sa chambre à Nice, il a choisi de partir par la fenêtre…
Arslan avait « deux rêves » s’intégrer ici, avoir un travail, un appartement à lui et se marier, fonder une famille. Il avait réalisé son premier rêve, il travaillait dur (deux emplois), et sur le point de réaliser son deuxième, puisque son mariage était prévu début juillet, il venait enfin d’obtenir l’attribution d’un appartement en HLM, dans lequel il devait entrer fin juin.
Dimanche 12 juin. Arslan aurait eu 26 ans. La communauté Tchétchène en deuil, à laquelle s’est joint de nombreuses associations, se sont donné rendez vous à 10 h, devant la basilique Notre Dame, avenue Jean Médecin, pour une marche silencieuse en sa mémoire.
Elle s’est terminée devant le palais de Justice, place du Palais de justice, par une minute de silence en sa mémoire, suivi de la prière pour les morts, faite par un imam Tchétchène, selon le rite musulman, et sur la déclaration faite par les proches de la victime, de la constitution d’un comité, afin que toute la vérité soit faite, et justice rendu.
A cette heure, tous les prétendus « terroristes » sauf un, ont été libérés, la plupart moins de deux jours après cette « glorieuse » opération policière.
Une seule des 8 personnes arrêtées dans l’appartement (prénommé Ibraghim) est encore en détention, pour avoir participé à une rixe (selon la police), entre des vigiles du festival de Cannes et un groupe de jeunes gens non-identifiés, mais est relaxé des faits de « terrorisme » allégués.
Il est fort possible, que cette accusation s’effondre comme les autres, et rien ne justifiait la méthode hyper-violente utilisée pour les arrêter. Les 8 occupants de cet appartement, en tant que réfugies avaient de nombreuses convocations de la police, et s’y sont toujours rendus.
Arslan DASHLAKAEV aurait eu 26 ans, il sera mort pour rien.
Arslan DASHLAKAEV ne pourra réaliser son deuxième rêve, sa fiancée le pleure….