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Quatre jours en mars de Jens Christian Grøndahl

Par Ngiroux

Quatre jours en mars de Jens Christian Grøndahl Ingrid Dreyer, architecte, divorcée, mère. « Une femme célibataire qui a réussi et, aux yeux de certains, encore belle. Du moins, aux yeux de ceux qui lui importent, mais elle a trop maigri. On le voit avec la robe qu’elle a choisie pour la soirée, on voit son âge. Il y a quelque chose à la clavicule et à la peau des bras, mais pas seulement.  Le téléphone sonne, les pulsations de la tonalité lui semblent aussi étrangères que les meubles anonymes de la chambre. Le bourdonnement intermittent du téléphone lui donne l’impression d’être constamment surveillée. » Son fils a été arrêté dans une ruelle. Jonas  et ses camarades encerclaient un garçon à terre, un jeune arabe, et lui donnait des coups de pieds dans la tête et dans le ventre. Une autorité parentale absente ? Une responsabilité accaparante, une culpabilité envahissante ?

 « Quelque chose lui échappe, quelque chose d’invisible, de ténu, de fragile, quelque chose qui malheureusement, ne peut se dissimuler derrière le corridor dérobé et lustré de la religion, et qui ne relève pas davantage du civisme ou de l’autorité sanctionnée par l’usage. L’enfant que l’on a aimé, choyé, et protégé se métamorphose en petite brute butée.»

Et  pourquoi a-t-elle divorcé ? Un amant marié beaucoup plus vieux qu’elle, mais. «Une relation capable de lui faire oublier le temps et l’espace, tellement incompatible avec son image de femme ambitieuse, indépendante et cool, mais il n’y a rien à faire.» Une relation clandestine, illégitime, une culpabilité, un mensonge qu’elle ne peut supporter. 

Quatre jours en mars, du jeudi au dimanche, un immense retour vers des passés, celui d’Ingrid, de sa mère et de sa grand-mère, une profonde exploration psychologique de l’influence familiale, une immersion viscérale dans l’intimité, la complexité, la fragilité féminine. « Elle n’a pas l’impression de voir trois générations, plutôt des stades différents de l’âge, du vieillissement, de l’impuissance.  Bien entendu, comparée à sa mère, à sa grand-mère, elle est encore jeune, mais elle a passé le stade où l’éventail des possibles était le plus grand et le plus prometteur. »

Jens Christian Grøndahl, un  auteur masculin qui explore de façon magistrale toute la complexité du  féminin moderne. Un grand artiste de l’écriture. Une très belle découverte cet auteur danois, un roman qui définitivement, subjugue, impressionne



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