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Le championnat de football anglais prend des aires de NBA. Les dirigeants souhaitent exporter la Premier League dans des grandes villes du monde. La nouvelle a immédiatement créé la polémique auprès des sportifs et des coachs mais séduit largement les présidents des clubs. Désireux de vouloir accroître la popularité de leur championnat et de capitaliser sur le prestige de celui-ci (et de le monétiser), considéré pour beaucoup comme le meilleur et le plus attractif du monde, le football anglais pourrait se jouer sur terrain neutre, à des milliers de kilomètre du domicile des fans. Ces derniers n'ont pas tardé à réagir. Le politique commerciale et marketing que tend à mettre en place les responsables du championnat anglais n'est pas du goût des supporters et des médias locaux qui se sont déchaînés ces derniers jours. Mais la perspective de s'enrichir de plusieurs millions de dollars ne laissent pas insensible les boss de la Premier League. Dès le lendemain de l'annonce, des centaines d'offres leurs seraient parvenues. Hong Kong, New York, Tokyo, Dubai, Los Angeles ou encore Pékin sont toutes intéressées. A l'instar des tournées organisées par les clubs en pré-saison, le football anglais vise des marchés à fort potentiel commercial. L'Asie et les Etats-Unis devraient ainsi être les premiers à accueillir des matchs du championnat anglais si la démarche aboutit.
Enrechir le football anglais à n'importe quel prix ? Le but serait de rester compétitif. Derrière ce projet, les dirigeants affichent une volonté de rester sportivement au top pour remporter les grandes compétitions internationales. Une telle démarche semble particulièrement osée. Contrairement à la NBA qui n'exporte que des rencontres amicales, les matchs joués compteraient pour le championnat. S'exporter dans ces conditions éloigneraient les clubs de leur "core business" : les fans anglais. On peut légitimement comprendre qu'ils se sentent trahis. C'est toute une économie qui est repensée depuis une dizaine d'années. Après les tournées à l'étranger, les anglais ont vu leurs clubs se faire racheter par des fonds étrangers. Si le jeu devait quitter les pelouses anglaises, la relation avec les supporters pourrait-elle définitivement être rompue ? Il ne s'agirait que d'un match par équipe et par saison. N'empêche. On ne l'entend pas ainsi dans les tribunes. Le football, sport populaire par excellence, s'embourgeoise et se professionnalise à l'extrême au risque de perdre son âme. Les limites du sportbusiness ne semblent plus très loin. Le football britannique est-il à se point en danger pour préparer l'avenir ? Certes sa sélection nationale ne participera pas au prochain Euro. Mais l'argent rapporté ira-t-il dans la formation des jeunes ou dans l'achat de stars européennes, africaines ou sud-américaines ? Pas si sûr. Pourquoi ne pas se contenter d'organiser des tournois amicaux de pré-saison ? *Source : MSN