Mostaganem
Je suis d’Mostaganem
Toi de Jérusalem
Tous les deux circoncis
Par la Théocratie.
On s’est vue en prison
Chacun pour ses raisons
J’avais fauché une caisse
Toi piqué dans la caisse.
Je gagnais pas d’pognon
Nous récoltions des gnons
Quand nos mains de touchèrent
S’alluma la torchère.
Cette grande émotion
C’est notre commotion.
On s’est aimé d’amour
En chialant des toujours.
Les autres dans la piaule
Nous proposent leur gnole
Pour qu’on leur servent de femmes
Et ces propos infâmes
On les a rejetés
En toute honnêteté.
Les matons ulcérés
Nous changèrent de carré
Pour des questions morales
En taule c’est pas banal.
T’es sorti le premier
Pour les fleurs des pommiers
Tu m’attendais mon ange
Pour le mois des vendanges.
Dans notre pigeonnier
Tous les deux prisonniers
D’un amour interdit
Nous étions des maudits
Et puis vint un Imam
Qui me parla d’Islam
Vint aussi un rabbin
Qui te parla turbin.
Voulaient qu’on se sépare
Qu’on fasse vie à part.
Comme on n’a pas voulu
Nous ont botté le cul
Nous sommes le scandale
Ca vaut toutes les mandales
Les jeunes magrébins
Ont violé les rabbins
Les copains de David
Se tapèrent les Saïd.
Tout la haut dans le ciel
Mais c’est confidentiel
Dieu, Yahvé et Allah
De voir tous ces cons là
Se marraient comme des fous
Sur des cuirs de Corfou.
« L’amour n’a pas de sexe
« L’amour est plus complexe
« N’ont pas encore compris
« L’amour est incompris.
L’amour est incompris
L’amour est incompris …
Postscriptum
Ce poème en forme de rap, de slam est en mémoire de deux hommes qui s'unirent dans la mort pour ne pas être séparés. Une musique existe si vous le souhaitez confiez moi votre e-mail et je vous l'envoie en mp3.