Le chef de l'Etat malien Amadou Toumani Touré a déclaré dimanche souhaiter l'arrêt des bombardements de l'Otan en Libye et le début de discussions politiques entre les parties en conflit afin de trouver une issue à la crise qui secoue ce pays depuis mi-février.
éComme l'Union africaine, nous souhaitons l'arrêt des bombardements en Libye et le début de discussions politiques pour trouver une issue à la criseé, a-t-il dit au cours d'une conférence de presse à l'occasion du quatrième anniversaire de sa seconde et dernière élection à la présidence.Il a estimé qu'il fallait créer un environnement propice pour discuter parce que "à un moment ou à un autre, on finira par discuter", a ajouté M. Touré qui fait partie du panel des chefs d'Etat africains chargés de mener une médiation entre les parties en conflit en Libye.
Ce panel mis en place par l'Union africaine (UA) et présidé par le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, comprend, outre le Mali, l'Afrique du Sud, le Congo et l'Ouganda.
"Pays ami"
"Le Mali est très peiné face à la situation dans laquelle se trouve la Libye, un pays ami qui nous est cher", a-t-il affirmé avant d'indiquer qu'il y avait encore une chance d'aider à trouver une solution pacifique. En cas d'éventuelles discussions politiques, il appartiendrait aux Libyens de décider de leur avenir, a-t-il affirmé.Peu de temps après le début de la rébellion armée mi-février, l'UA a mis au point et n'a cessé de défendre depuis une délicate feuille de route prévoyant un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition. Un appel resté lettre morte sur le terrain où l'Otan poursuit sa campagne de bombardements entamés le 19 mars.
Le chef de l'Etat malien a par ailleurs réaffirmé la nécessité pour les pays du Sahel de mettre en commun leurs forces pour vaincre le terrorisme. "Avec le conflit en Libye, des armes se sont retrouvées au Sahel. C'est un danger et nous devons être vigilants", a-t-il ajouté.
Selon des observateurs, des armes de guerre ramenées de Libye par des combattants pour être réutilisées au Sahel par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette organisation, qui a ses racines en Algérie, dispose de plusieurs bases au Mali d'où elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier), commettant des attentats, des rapts, essentiellement d'Occidentaux, et se livrant à divers trafics.