La semaine passée était faste en peoplerie. Après un passage au Silencio, nouveau club ouvrant en Septembre à côté du Social Club, et redesigné par David Lynch (même si on en a vu que des traces, le tout étant encore en travaux..), le weekend était marqué par le passage de The Creators Project à la Gaité Lyrique pour un mix expo/concert/films des plus tendances. L’occasion de se coltiner une organisation un poil flou (il fallait comprendre quoi réserver pour où, selon des horaires multiples…) pour arriver à ses fins, participer à l’évènement. Et dans tout ça, le but ultime : voir Scenes From The Suburbs, court métrage de Spike Jonze produit avec et par Arcade Fire. Et puis d’autres choses…
SCENES FROM THE SUBURBS
Court métrage servi comme un support pour le dernier album du groupe canadien Arcade Fire, ce petit bijou orchestré par Spike Jonze (pas le premier venu…) est nourri à l’essence même de leur musique et de leur inspiration. On y retrouve un groupe de jeunes désoeuvrés dans une banlieue canadienne (Montréal, Toronto?), face à des forces armées quadrillant la zone, et des conflits inter-villes devenus quotidiens. Délocalisant l’ambiance du Moyen Orient, façon conflit israelo-palestinien dans un futur proche, en Amérique du Nord, Jonze (qui n’est pas à un court métrage près…) et les Arcade Fire nous servent une réflexion, presque poétique, sur les désirs et les envies de la jeunesse, pas du tout préparée à grandir, mais forcée de le faire face à un environnement quasi apocalyptique. Plus sombre et pessimiste que les films précédents de Jonze, Scenes From The Suburbs n’en est pas pour autant totalement dramatique, mais flirte plutôt avec la poésie de son Max et les Maximonstres, version pseudo futuriste. Une façon de parler d’aujourd’hui et de demain sans en avoir l’air.. Ces petites scènes, mises bout à bout, finissent par former une pensée unique très séduisante. Le seul réel défaut du film étant d’avoir séduit avant même son entrée en salles. Resteront les caméos du groupe, à l’humour cinglant en apparaissant comme flics au début du film.
IVORY TOWER
Deuxième film de la soirée, Ivory Tower marque une autre collaboration entre un réalisateur (Adam Traynor) et un chanteur (Chilly Gonzales), pour un résultat hautement improbable, l’histoire d’un champion d’échecs tourmenté qui croit séduire son ex avec une nouvelle manière de déplacer ses pions. Assez long dans son traitement, Ivory Tower joue avec ses personnages, artistes et amants, dans un visuel très 80′, pour un délire scénaristique où Gonzales trouve parfaitement sa place en héros déchiré, champion d’échec à la recherche d’une nouvelle forme de jeu, face à son diabolique frère rival à tous niveaux. Une vraie nouvelle d’anticipation à certains niveaux, teinté de folie visuelle (un faux spot pub délirant), pour un court métrage de longue durée auquel il faudra adhérer pleinement pour l’apprécier.
Plus d’infos (et aussi tous les rendez vous) ; http://thecreatorsproject.com/fr/