Coiffe par Romain Brau. Il y a des gens comme ça, on ne sait pas d'où ils sortent mais si vous les fréquentez, vous vous dites que vous êtes la personne la plus chanceuse (et cool, accessoirement) de la Terre. L'avantage avec Romain Brau, c'est qu'il est super méga accessible. Le genre de gars qui ne vous snobera jamais car là est le fond de sa créativité : les autres. Bien sûr, des fois, il est un peu « pupute gossip », mais qui n'a jamais « gossipé » lui jette le premier Voici à la figure ! De toute façon, ce n'est jamais méchant, c'est plus second degré qu'autre chose (on sait que vous comprenez TRÈS bien ce qu'on entend par là).
Romain Brau.Les autres, donc. À l'opposé d'un Sartre, c'est en puisant l'inspiration autour de lui qu'il a le toupet de créer un paradis. Ses hommes deviennent des anges, ses femmes sont idolâtrées comme des déesses et grâce à ses créations, on perd le sens de la réalité pour s'enrichir d'une féérie qui n'existe plus. La force de Brau réside dans ce pouvoir de transformer tout ce qu'il touche en une exubérante fantasmagorie : ses collections respirent un autre temps mêlé d'un univers que l'on ne voit que dans les contes de fées… Mais attention ! Ce n'est pas L'histoire sans fin non plus, car la part du beau dans ce qu'il réalise (autant que chez lui d'ailleurs) a une place plus que prépondérante. En gros, si on lui avait demandé de styliser les Bisounours, ils seraient empreints d'un chic hors norme qui les aurait rendus follement dandy. Les éphèbes juvéniles coiffés mon monseigneur Brau.Il n'a aucune limite créative, que ce soit avec son concept store RA (sur lequel nous reviendrons très prochainement), véritable enclave d'amour au milieu de la cruelle mode anversoise, ou même dans ses performances mode qu'il dissémine à travers le monde. Romain exagère avec brio : ses coiffes d'éphèbes sexuels sont d'une beauté luxueuse à mourir d'un AVC, ses choix de collections pour sa boutique sont intimes, justes et salvateurs, comme une envie de donner son propre amour de la mode à portée de carte de crédit parce qu'il croit en ce qu'il propose : lui-même aime ceux qu'il défend avec folie. Sans parler de ces différentes collections qu'il a faites tout au long de ses études à la très prestigieuses académie d'Anvers : tout simplement… somptueux ! À hauteur d'un Mc Queen sortant de central Saint Martins. Si nous avions été mécènes comme une certaine madame Blow, nous aurions TOUT acheté. C'est simple, depuis qu'il en est sorti en 2008, il n'y a pas une fois où on le croise sans penser à ce jour… La jouissance exprimée ne nous a pas paru ridicule tellement nous étions hypnotisés par tant de beauté. Plus : même notre make-up waterproof n'avait pas résisté (du Chanel, SVP), c'est pour dire ! THE LOST SAPPHIRE - LA collection qui a fait tourner des têtes...Découvrir sa boutique (co-fondée avec Anna Kushnerova), c'est le découvrir lui et son monde : un monde où tous sont les bienvenus, où la mode ne s'exprime ironiquement pas uniquement par le commerce et le pognon mais surtout par l'amour de cet art. Un endroit où les créations les plus folles croisent les plus désirables. Même la cuisine y est délicieuse avec ses plats frais et complètement loufoques. Quand la rédaction s'installe à RA, généralement on y passe la journée et le temps passe trop vite car c'est un tel havre de paix couture qu'on aurait envie qu'il y installe une auberge espagnole sur le toit. Humble, modeste, fidèle, parfois un peu peste, le jeune homme est un délice qui donne le sourire. Notre meilleur psy, parce que lui aussi croit à une belle fin pour notre chère passion, tant polluée (par qui vous savez, pas besoin de précision).Collection Brau pour les petits riens.Ne croyez pas que vous allez faire gonfler votre orgueil en allant shopper dans le repaire du roi Brau, c'est plutôt une expérience unique, intense et légèrement psychédélique qui vous attend. Même si notre porte-monnaie ne nous permet pas chaque mois de faire les folles chez lui, un verre de vin blanc et c'est un véritable musée moderne qui se donne à nos yeux… Et puis, il y a quand même un outlet… si ça c'est pas penser à tous, qu'est-ce que c'est ?! Merci, Monsieur Brau, de nous offrir ce monde que vous avez créé de toutes pièces mais qui nous aide par son romanesque à rêver encore et toujours.
Bien à vous.