Cannes dernière

Publié le 13 juin 2011 par Toulouseweb

Un salon qui consacre la montée en puissance des ULM

Il suffisait de flâner dans les deux longues allées autour desquelles étaient alignés les exposants du Cannes Air Show pour le vérifier : il est désormais impossible de distinguer au premier coup d’œil un ULM d’un Ť véritable ť avion. Mieux, les ultra légers affichent souvent une silhouette d’une élégance parfaite et donnent un coup de vieux aux appareils bien classiques ŕ voilure haubanée. Et, côté prix, quels que soient les mérites des derniers-nés comme le Cessna SkyCatcher, moins de 100.000 euros suffisent pour acquérir un avion/ULM aux performances honnętes.

Cannes a aussi confirmé, si besoin est, la richesse et la diversité de l’offre, au point de conduire ŕ s’interroger sur le nombre des prétendants qui cherchent ŕ séduire le chaland. Et ce n’est peut-ętre qu’un début, compte tenu d’un choc permanent des idées qui annonce, en toute logique, d’intéressantes initiatives.

Ainsi, JMB Aviation, qui a pignon sur rue sur un terrain privé situé prčs de Tournai, en Belgique, connaît le succčs grâce ŕ des ULM produits en Tchéquie, notamment le VL3 détenteur de plusieurs records de vitesse : 65 exemplaires vendus en 3 ans, ŕ un prix catalogue qui se situe entre 90.000 et 120.000 euros. La technologie vient du vol-ŕ-voile, le composite est roi. Claude Gérard et Jean-Baptiste Guisset, animateurs de JMB Aviation, forts d’une expérience solide, laissent entendre qu’ils concevraient volontiers leur propre appareil, Ťune suite logiqueť, quitte en un premier temps de se contenter de concevoir et d’assembler un ŤJMBť dont les sous-ensembles seraient sous-traités. A suivre…

Sur un créneau tout autre, Lisa Airplanes fait preuve de persévérance et touche au but. Comme ne l’indique pas son nom trčs américain, cette jeune pousse de 25 personnes est installée au Bourget-du-Lac et a développé un amphibie tout composite, franchement novateur, qui ne cherche pas ŕ trouver sa place uniquement dans le trčs haut de gamme, accolé ŕ un yacht élitiste. Son Akoya (notre illustration), classé Light Sport Airplane sur base de la réglementation américaine, vole sous nos cieux grâce ŕ un laissez-passer. Il se pose indifféremment sur l’eau, la terre ferme, la glace ou la neige. Plus de 80 intentions de commandes ont été réunies, sur base d’un prix de 300.000 euros et les livraisons commenceront en 2012.

A 100 lieues de l’Akoya, Embraer est revenu ŕ Cannes avec la conviction de pouvoir y rencontrer de sérieux prospects. D’oů la présence des biréacteurs Phenom 100 et 300 et l’imposante maquette en vraie grandeur du Legacy 500 qui sera capable de franchir 5.500 km avec une douzaine de passagers.

Dans une autre catégorie, Piaggio Aero Industries a exposé l’étonnant Avanti II, produit non loin de la Côte d’Azur, ŕ Gęnes. L’avionneur italien affirme que son appareil, qui connaît un beau succčs, permet de voler Ťautrementť, ce biturboprop économique narguant les jets ŕ la vitesse de croisičre de 745 km/h. Et d’affirmer que le gabarit de la cabine est Ťtout simplement énormeť.

Toujours du côté italien, nous l’avons dit précédemment, Tecnam apparaît comme une étoile montante, avec une gamme qui va jusqu’au bimoteur. Un 11 places est en développement et le prototype en sera dévoilé en 2012.

L’industriel suisse Ruag exposait pour sa part un Pilatus PC-12NG et expliquait par ailleurs qu’il fonde de grands espoirs sur le Dornier Do-228NG qu’il a repris, modernisé et relancé. Un peu moins commuter ŕ 19 places, un peu plus avion dit de missions, il affiche de solides perspectives commerciales, les premiers exemplaires étant maintenant livrés.

A l’heure du bilan, un seul regret : Jacques Callies et Gilles Khaďat ont échoué dans leur tentative de voler de New York-Brideport ŕ Cannes-Mandelieu en moins de 24 heures ŕ bord d’un petit monomoteur Mooney Ovation 2 GX. Les circonstances leur ont été défavorables et il faudra qu’ils préparent une autre tentative pour l’année prochaine. Pour le sport, pour le panache.

Pierre Sparaco-AeroMorning