Car aux Etats-Unis, ce sont 20 à 30.000 enfants qui naissent infectés par le CMV chaque année, et environ 10 à 15% d'entre eux sont à risque de développer une perte auditive. En France, environ 50 % des femmes enceintes sont séronégatives et 1% environ d'entre elles font une primo-infection à CMV pendant la grossesse. L'infection materno-fœtale à CMV touche 0,5 à 2 % des nouveau-nés français.
PCR sur sang, pas fiable à 100%: La même équipe de recherche avait publié, en avril 2010, dans le Jama, une précédente étude qui comparait l'analyse par 2 méthodes PCR, d'échantillons sanguins obtenus par la procédure de prélèvement au talon et d'échantillons de salive. En utilisant les deux techniques (salive + PCR sur sang), 100% des infections à CMV avaient été identifiés, en revanche l'analyse par PCR des prélèvements sanguins n'avait déjà pas été identifiée comme suffisamment fiable. Les chercheurs ont donc poursuivi pour trouver un moyen simple et efficace pour détecter l'infection du nouveau-né à CMV.
PCR sur salive, “à sec”: L'étude a recruté près de 35.000 enfants entre juin 2008 et novembre 2009. Parmi les enfants inscrits dans la première phase, 85 nourrissons ont présenté une infection à CMV détectée à la fois par la méthode de culture rapide et la méthode PCR sur prélèvement sanguin, avec une sensibilité de 100% des tests par PCR. Parmi les nouveau-nés testés dans la deuxième phase, la méthode PCR sur la salive a permis d'identifier 16 nourrissons de plus. Les chercheurs expliquent que le CMV peut être présent dans le lait maternel ou dans des sécrétions maternelles lors de la naissance, présentes aussi dans la bouche du bébé. «Nous savons maintenant que nous avons un test sur la salive qui fonctionne. Le défi reste, contrairement à ce qui existe déjà pour le prélèvement sanguin, à sec, de développer un système “à sec” pour la collecte de salive."
Quelle contribution de l'infection à CMV sur la perte auditive? Les chercheurs cherchent maintenant à savoir combien infection à CMV congénitale contribue à une perte auditive globale à la naissance et entre les âges de 3 1 / 2 à 4 ans. Pour cette raison, les nourrissons qui ont été testés positifs pour l'infection à CMV dans l'étude sont inscrits à un programme de suivi pour surveiller leur audition tous les six mois jusqu'à ce qu'ils soient de quatre ans.
Il s'avère, avec cette nouvelle étude qu'un simple prélèvement buccal de salive peut être utilisé pour détecter plus rapidement et plus efficacement l'infection à cytomégalovirus congénitale par rapport à la procédure traditionnelle. Ce mode de détection serait beaucoup plus rapide et bien moins coûteux que le test sanguin habituellement pratiqué aux Etats-Unis.
Source: NIDCD