Note globale de la soirée : 5/5
Commentaire : Dans une Gaîté Lyrique où le public parisien commence déjà à prendre ses marques, trois des noms les plus prometteurs de la scène française actuelle s’étaient donnés rendez-vous samedi dans ce qui pourrait être présenté comme un colloque sur les évolutions à attendre de la musique électronique dans les prochains mois.
Dans le rôle de l'avocat de l'électro sans fioriture, Acid Washed. Claviers et Mac de rigueur, pas de basse ni même de micro, les parisiens sortent leur répertoire basé sur des rythmes "disco" dynamiques couplés à des sons bien plus lourds lâchés à un rythme beaucoup plus lent. Le résultat est emballant malgré un manque flagrant d'originalité.
Adam Kesher défendait les couleurs de l'électro-pop. Quelques mois après la "release-party" de son album sur l’exiguë scène du Social Club, les bordelais ont semblé apprécier de jouer dans un espace plus grand. Pour l'occasion, ils ont adapté leur registre et proposé une version beaucoup moins punk de la plupart de leurs titres. Un très bon nouveau morceau fera oublier la déception d'un « Gravy Train » à l’interprétation très fade.
Réconciliateur des deux genres, Yuksek fait son entrée. Depuis plusieurs semaines, il avait prévenu qu'il avait composé Living on the Edge of Time avec l'objectif de pouvoir le faire vivre sur scène. Dès l'installation du matériel, on ressent une forte volonté d'humaniser la performance : les instruments et claviers ainsi que la batterie sont alignés au bord de la scène et les trois comparses touchent le public. La performance est féerique. Portée par un brillant nouvel album sans oublier les tubes de Away From the Sea, le rémois se redécouvre dans ce nouveau jeux de scène et semble s’étonner lui-même d'entendre sa voix omniprésente sur « Miracle » et « Dead or Alive ». Magnifique soirée pour lancer une tournée qui s'annonce sous les meilleurs auspices.