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"En ville" ("Iris in bloom") : coeur de jeune fille

Par Vierasouto


13 - 06
2011
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Quinzaine des réalisateurs/CANNES2011
Pitch.
Une ado de 16 ans traîne son no future dans une ville de province morose quand elle rencontre un photographe parisien d'une quarantaine d'années qui va lui révéler le sentiment amoureux.

Film français présenté à la Quinzaine des réalisateurs cette année à Cannes, "En ville" ne va pas révolutionner le cinéma hexagonal. Petit film d'auteur cherchant un style dans une sobriété extrême, un parti pris elliptique manquant crucialement de naturel, la caméra est focalisée sur le personnage d'Iris, 16 ans, ado butée qui fait la gueule et n'envisage aucun avenir. Une ville de province maussade, Saint Nazaire, une ado qui traîne son mal de vivre d'un café à un appart, un père qui ne fait pas l'affaire, un copain amoureux, Alexandre, à qui Iris ne dit ni oui ni non, une meilleure amie délurée, Isabelle, qui disparaît dès le début du film.
Et puis, Jean, un photographe connu quadragénaire, en repérage déprimé dans la région, spécialisé dans les clichés de lieux ternes auquels lui seul trouve un intérêt. Par hasard, sur une route, Jean demande son chemin à Iris, elle monte dans sa voiture, ne se pose plus de questions, elle monte dans une chambre d'hôtel avec lui. Mais Jean vit avec Monica depuis dix ans, il retourne à Paris à regrets. Il finira par raconter à Monica la sensation retrouvée de tomber amoureux, mais parle-t-il d'Iris où de la nostalgie des sensations fortes du début de l'amour? D'ailleurs, Iris est sur la photo de l'affiche de sa nouvelle expo, comme un papillon rare épinglé sur un mur, les artistes recyclent tout... Réciproquement, Jean représente-t-il autre chose qu'un catalyseur qui va donner envie à Iris de vivre avec son coeur, de prendre part à la vie au lieu de l'observer?

photo Shellac
 
Le film s'ingénie à créer du vide,
scénario filiforme, aucune psychologie des personnages quasi mutiques, peu de dialogues, encore moins de situations que quelques rendez-vous amoureux plus ou moins chastes, quelques haltes routinières chez des proches, mais cette adolescente absente et ce quadra blasé qui soudain entravoient la possibilité d'un amour qui brise et éclaire la routine. Stanilas Mehrar en vieillissant ressemble un peu à Jacques Dutronc, il a adopté le même jeu underplay, las, regard vague, posture fatiguée. Dans le rôle de Monica, Valérie Donzelli, la seule actrice qui émette un peu de lumière dans ce film gris et morne comme la mer du nord. Lola Creton (Iris) porte le film sur ses épaules, adoptant la posture de l'ado boudeuse, en attente d'elle ne sait pas quoi, un jeu monocorde, mono-expressif, qui correspond au personnage opaque, fermé, peu mobile.

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Mots-clés : avant-Premières, cinéactuel, cinéma français, , Valérie Mrejen et Bertrand Schefer

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