A mi-chemin entre Dakar et Saint Louis, le désert de Lompoul permet de s’imaginer ailleurs, du moins pas au Sénégal. Très loin des quelques 9 millions de km² du Sahara, les 18 petits km² de celui-ci permettent d’aller se perdre dans les dunes sans vraiment se perdre. Sur la route rejoignant le désert, on peut voir les efforts faits pour arrêter l’avancée du sable qui ne cessent de gagner du terrain. De nombreux arbres sont plantés et beaucoup de cultures sont installées dans des sortes de petits vallons entre les dunes. Arrivés in extremis de Saint Louis pour le coucher de soleil (et même si j’en vois un chaque soir au dessus de l’océan depuis mon balcon), nous courons vers le sommet d’une dune pour voir les quelques secondes restantes avant que le soleil se cache.
Notre camp composé de tentes mauritaniennes est au bord du désert. Ce soir là, il n’y avait que nous et trois membres d’une famille londonienne, une mère et ses deux fils. L’un d’eux était en stage depuis six mois dans une école à Kaolack et parlait wolof comme je parle français, dingue. La mère parlait aussi bien français et nous avons pu échanger autour d’un apéro puis d’un repas sous la tente principale.
Une fois tout le monde couché, je suis allé tel un aventurier arpenter les dunes armé de mon réflex et mon trépied. Ce soir là, la lune était pleine et éclairait d’une lumière très particulière le sable jaune-orangé, on y voyait « comme en plein jour ». Seul dans cette étendue vierge, aucun bruit sauf celui du vent fort dans les oreilles, grisant. Le fond de l’air est frais, j’ai bien fait de prendre un petit pull!
Après une nuit plutôt froide et quelques galipettes dans le sable, nous reprenons la direction de Dakar. Arrivés à la gare routière de Kébémer, nous faisons le très (très) mauvais choix de rentrer en ndiag ndiaye, de (très) vieux minibus Mercedes dans lesquels on s’entasse à une vingtaine de personnes, comme une vingtaine de sardines dans leur boîte. Le pare-brise affublé de photos de marabout et de lutteur, on ne voit plus vraiment la route. Le principe de ce type de transport est qu’il s’arrête à n’importe quel moment, n’importe où. Dès qu’une personne descend, il s’arrête dès que possible pour en reprendre une afin de rentabiliser au maximum. Conclusion, après une bonne centaine d’arrêts, nous avons rejoint Dakar à 150km de là en 6h, soit 25km/h de moyenne… très bon marché (1500F/2,30€) mais INTERMINABLE.
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