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Rhum Caraïbes de Maxence Fermine

Publié le 12 juin 2011 par Noann

Une fois de plus, Maxence Fermine nous livre un livre (quoi de plus normal), qui conte la quête d’un type un peu zarbi sur les bords autant qu’au centre, un homme qui ne trouvera le repos que par la réussite d’un projet original. Comme le titre l’indique, l’histoire se passe aux Caraïbes, à une époque non précisée mais qui doit être le début du siècle dernier… Le chemin de fer et l’électricité font leur apparition. Il y est beaucoup question de rhum, ce qui ne devrait que nous plaire, chez Livrogne! On y retrouve les ingrédients d’un bon nombre de romans de l’auteur, une ambiance, un contexte, et puis un zarbi qui est toqué, comme d’habitude. Ce créole n’a qu’une idée : devenir riche, et bien entendu cela ne se fera pas sans mal !

Aristide Sainte-Rose est d’abord employé de bananeraie, il quitte son job pour obtenir mieux, toujours mieux. Il fait des trouvailles, ré-invente le cerf-volant, conçoit le savon à la caféine, le piano qui s’accorde tout seul, etc…. Il lance une troupe de musiciens, dont il se lasse vite, développe une ferme à papillons, mais une grille laissée ouverte permet à ses pensionnaires de s’échapper.  Aristide a une femme qui fait des rêves prémonitoires, auxquels il croit. Ainsi, elle lui affirme qu’il vivra cent ans, ce qui le pousse à être encore plus intrépide. Finalement, il connait le succès en créant une rhumerie, où l’on fabrique un nectar fameux qui fera tourner les têtes et assurera le pouvoir d’un général ! Le couple conçoit cinq enfants, et que donnent des enfants de zarbis ? De bien curieux personnages.

Couv Rhum Caraïbes
L’auteur nous dépayse totalement avec les aventures de cette famille créole sympathique. Les péripéties se suivent dans un rythme soutenu, quoique un peu lent. Il y a toujours un événement qui prend la relève. Chaque petit chapitre est a lui seul est une tranche de vie, une quête bien souvent inaboutie, suivie par une autre. Le style de l’auteur s’est étoffé depuis « Neige », il est à présent plus riche, moins simple aussi. J’ai remarqué qu’il aime bien les mots « hiératique » et « chimère », et préfère souvent les termes compliqués,  comme « lépidoptère » au lieu de « papillon ». Parfois la simplicité ne fait pas de tort. Imaginez, Lafontaine aurait pu écrire « Le batracien qui voulait se faire aussi gros que le bovidé », ou « L’hémiptère et l’hyménoptère ». Fermine même avait appelé un roman « Le papillon du Siam », choix plus judicieux que « Le lépidoptère du Siam »

Il me reste à classer ce titre dans une catégorie, choix difficile, comment ranger « Rhum Caraïbes » dans un classement fait pour les vins ? Bien agréable à lire, ce roman n’est pas celui qui m’a le plus emballé. Je l’aurais vu plus court, avec une trame (un rien) plus captivante. Néanmoins cette famille de doux rêveurs est truculente. Allez hop, deux trois verres !

« Hélas, la fièvre de l’aventure se changea bientôt en fièvre des marais, et, sentant ses forces décliner, il se décida un beau matin (…) à rebrousser chemin vers Carambole. C’est à cet instant précis, alors qu’il ne cherchait plus, après s’être maintes fois égaré dans l’immensité de la jungle et les marigots de la folie, qu’il trouva la trace des pétroglyphes et de la grotte des Roches Gravées. L’entrée du sanctuaire tant convoité se trouvait à flanc de montagne, au milieu de nulle part. »

Rhum Caraïbes de Maxence Fermine. Éditions Albin MIchel

Date de parution : 04/05/2011   Isbn : 2226221360

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