Un bon film, certes, mais sans plus, tant les écueils sont présents. Tout d'abord, même si la performance de Mel Gibson est à saluer, on remarque bien qu'au début, il en rajoute dans le rôle du mari dépressif. Il n'est pas tout à fait crédible. Le mélo se fait attendre. C'est lorsque le castor s'empare de son bras qu'il devient touchant en homme qui délègue la parole à une peluche volontaire, autoritaire, envahissante. Ce transfert débouche sur une renaissance et c'est là que le bât blesse. Renaissance dans le couple avec le castor qui participe aux nuits d'amour et qui finit essoufflé. Drôle indubitablement . Renaissance au travail et là, c'est la gloire, le triomphe et la reconnaissance par tous sauf du fils et de l'épouse qui s'impatiente. Ce renouveau est bien dans la logique du cinéma américain qui célèbre toujours les gagnants. On a souvent cette impression qu'il ne faut jamais perdre en Amérique. Dans Le complexe du castor, on frôle la mièvrerie. Mel Gibson est épatant, Jodie Foster aussi qui tient un rôle peu facile. Le film aurait gagné à plus d'âpreté. Il aurait fallu délaisser la guimauve hollywoodienne.