Un poète célèbre mexicain dont le fils a été assassiné par les barons de la drogue a lancé un appel à la paix aux Etats-Unis hier après-midi.
Javier Sicilia a réussi à mobiliser toute la semaine 1500 personnes afin d'effectuer une marche silencieuse à travers tout le Mexique qui s'est terminée samedi dans la ville de Ciudad Juarez, la plus meurtrière du Mexique. Sicilia a ensuite traversé la frontière avec les Etats-Unis et s'est exprimé devant une centaine de personnes dans un parc public d'El Paso, au Texas.
Pour lui, "les Etats-Unis ont une grande part de responsabilité dans la guerre que nous vivons, en restant silencieux, les citoyens américains nous imposent ce conflit armé." Sicilia estime que les citoyens américains doivent faire pression sur le gouvernement de Barack Obama afin d'arrêter le bain de sang au Mexique. "Les américains doivent comprendre que derrière chaque bouffée de marijuana, chaque ligne de coke, il y a la mort et des familles entières qui sont brisées."
Sicilia estime que l'asile doit être donné aux mexicains fuyant leur pays afin d'échapper à la violence. Il veut également que justice soit fait pour tous les citoyens américains ayant été assassiné au Mexique ces dernières années. Depuis que le gouvernement de Felipe Calderon a lancé une offensive de grande envergure contre les cartels de drogue en Décembre 2006, plus de 35 000 personnes ont trouvé la mort dans ce conflit entre l'armée et les trafiquants.
Le fils de Javier Sicilia, qui était collégien, a été tué le 28 mars dernier d'une balle perdue alors qu'il se trouvait dans la rue. Les policiers ont avoué "qu'il se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment." Depuis, Sicilia, a organisé des marches silencieuses avec des parents d'autres victimes, à Mexico City et Cuernavaca. Même si la criminalité est à la baisse depuis 3 mois, Ciudad Juarez reste la ville symbole de la violence au Mexique.