Résumé :Il y a fort longtemps – avant Benito et Berlu - l’Empire romain s’étendait jusqu’à l’Angleterre de l’auguste Elizabeth. Marcus Aquila, jeune centurion débarqué de Rome, prend le commandement d’une garnison isolé aux marches de l’Ecosse. Un secret la portait si loin des rives du Tibre.Blessé par des Angles déterminés – ou peut-être étaient-ce des Pictes (les premiers Ecossais sans le kilt et la cornemuse) – Marcus, boitillant, décide de retrouver l’Aigle d’or de la Neuvième Légion. La Légion disparue corps et biens, dont son père était l’un des commandants. Lui et Esca, son esclave, vont donc franchir le mur d’Hadrien, limite extrême du monde civilisé à la recherche de l’honneur perdu. Critique:C’est toujours un piège de filer voir un film en mémoire – in memoriam dirait Marcus – du précédent opus de son réalisateur. Après « Ridicule » (1996), Patrice Lecomte aurait dû éviter « les Grands Ducs" » (la même année, louche…) et « Une Chance sur deux » (le mal nommé, en 1998) pour passer directement à « La Fille sur le pont » (1999).
Kevin Macdonald qui avait réalisé l’impressionnant « Le Dernier Roi d’Ecosse» déçoit avec cette troisième fiction tirée, comme le précédent, d’un roman britannique. Nous voilà plongés dans la brumeuse et poisseuse Ecosse, peuplée d’indigènes peinturlurés dont le prince – le peu reconnaissable Tahar Rahim – court plus vite que The Road Runner après Bip Bip. Marcus est à cheval, flanqué d’Esca/Jamie Bell (le futur Tintin de Spielberg). Ils cavalent dans un Grand Nord qui ressemble au Grand Ouest. Les Pictes sont les Sioux. Et nos Romains, de pâles tuniques bleues. Il n’y a guère de rythme. En fait, Il ne manque plus que Milou pour la quête de l’Aigle soit complète.
Hélas, avec « L’Aigle de la Neuvième Légion », pas grand chose à se mettre sous la dent. La chevauchée s’étire. On se familiarise avec le dialecte des Pictes – en V.O. dans le film – et l’on se prend à regretter que Marcus ne parle pas Latin, ce qui éveillerait la curiosité du spectateur.
Il aurait dû écouter son bon oncle Aquila – l’égaré Donald Sutherland – et rester dans la villa au bord de l’eau, à siroter un Malt on the Rocks.
Arthur A.