Le moins que l’on puisse dire est que la présidence de la FNT n’a pas suscité l’enthousiasme des professionnels du tourisme. Tous ceux que j’ai pu interroger, et qui auraient pu être des candidats potentiels, se sont poliment excusés invoquant qui une indisponibilité, qui un manque d’intérêt , aussi, je tiens à féliciter le binôme GHANNAM – LAHBABI d’avoir bien voulu rempiler à la tête de la FNT pour les trois prochaines années.
En effet, le binôme candidat était déjà aux commandes de la Fédération depuis 2008 respectivement Vice Président et SG avec le bilan que nous connaissons tous et sur lequel je ne souhaite nullement polémiquer, ayant eu l’occasion à plusieurs reprises de m’exprimer et de partager mes opinions avec un grand nombre de professionnels en on et en off.
A la lecture du projet de mandat de nos candidats, je ne peux par contre pas m’empêcher de douter des capacités réelles du prochain bureau à réaliser ne serait que le point 1 de cet ambitieux projet , à savoir le déploiement de la Vision 2020, la restructuration des fédérations de métier , le suivi des 44 mesures du CPN et le renforcement du positionnement de la FNT dans la gouvernance touristique. Vaste programme qui a le mérite de détailler justement les insuffisances dont souffre présentement la FNT.
Pour rappel , la mise en place des Fédérations Régionales était déjà inscrite dans l’agenda 2001 -2003 et n’a jamais pu être concrétisée face à la résistance des CRT qui ont toujours refusé d’être sous la coupole de la FNT. Aujourd’hui, et connaissant leur rejet catégorique des ADT , je ne vois pas comment le prochain binôme pourra les convaincre, avec quels arguments et s’appuyant sur quels leaders régionaux ? Mission impossible sauf, une volonté régionale initiée par les acteurs régionaux qui décideront en toute indépendance d’adhérer à la vision 2020 qui reste à mon avis une stratégie gagnante. Qui en fera la pédagogie?
La restructuration des Fédérations de métier ? Quand , comment et avec qui ? Pour ne parler que de celle que je connais le mieux et pour laquelle la FNT a participé à la dégradation en cautionnant l’illégalité et le populisme , je suis plus que sceptique….
Oui, je suis convaincu que la multiplicité d’associations professionnelles ne sera d’aucune efficacité pour la réalisation des CPR, leurs champs d’actions étant généralement limités et leurs objectifs divergents, sans compter les ego surdimensionnés qui inhibent toute action transversale. Il devient donc urgent de s’atteler à la mise en place des FRT qui seront demain des acteurs majeurs au sein des ADT et cela encore une fois appartient aux acteurs régionaux qui doivent prendre conscience des enjeux pour la prochaine décennie et de réaliser cette rupture indispensable et salutaire.
Nous sommes en train de traverser une des plus grave crise de notre secteur, due principalement à l’amalgame provenant des révolutions arabes et qui malheureusement influe sur la perception de la destination par l’opinion publique des pays émetteurs. Nous avons la possibilité, nous professionnels d’influer sur cette perception par une communication pertinente et crédible sur l’état réel, les chantiers en cours et les avancées démocratiques certaines qui sont en train de se mettre en place. C’est ce rôle que j’aurais souhaité que la FNT joue depuis le 20 février au lieu du silence où elle s’est cantonnée.
La situation touristique actuelle est préoccupante sachant que les pouvoirs publics ont d’autres priorités face à des revendications récurrentes, que les politiques sont préoccupés par les échéances électorales et que l’administration ne trouve pas d’interlocuteurs au sein du privé. Il est dommageable que la FNT se soit mise en retrait, gérant une future candidature au lieu de s’atteler à la tâche en accompagnant les professionnels dans leur quête pour recouvrer la confiance des touristes.
A situation exceptionnelle, casting exceptionnel pour remettre la machine sur les rails, il est donc primordial que tous les acteurs du tourisme se reprennent pour être au rendez vous de la reprise et si j’ai un conseil à donner aux candidats présidents, c’est de faire une campagne de rupture et d’ouverture pour fédérer un maximum de personnes autour de ce projet afin qu’il ne soit un vœu pieu. Il faut sortir du cercle vicieux et entrer dans un cercle vertueux.