Les enfermements psychiatriques en Russie, s'ils ont pu nous étonner de prime abord, ne nous interloquent plus. Et pourtant, ce n'est pas une raison pour ne pas dénoncer un nouveau cas, montrant une fois de plus la violence d'un État qui veut contrôler chaque citoyen. La récente cible de l'autoritarisme du régime poutinien s'appelle Roman Nicolaïtchik. Juriste de formation, il voulait se présenter aux élections législatives de décembre dans la région de Tver sous l'étiquette l'Autre Russie, ce qui en faisait forcément un ennemi. Les autorités l'ont donc accusé de tentative de meurtre, alors qu'il se trouvait à de nombreux kilomètres du lieu de l'agression ce jour-là. La "malheureuse victime" lui a proposé de retirer sa plainte en échange de 100.000 roubles ; louche !
La machine est donc maintenant en route. Et depuis le 1er février il se trouve dans un hôpital psychiatrique de type fermé, sans téléphone portable, ni possibilité de communiquer avec l'extérieur. Sa sortie n'est pas prévue avant la fin du mois de février. Les associations de défense de droit de l'Homme (Groupe Helsinki de Moscou, la Commission citoyenne des droits de l'Homme, le Comité international de défense des libertés et de la société civile) et les médias indépendants (Grani.ru, Novaya Gazeta, the Moscow Times, Radio Svoboda, Newsru.com, Kasparov.ru, …) tentent de faire connaître au grand public le cas de ce jeune homme, interné pour ces convictions.
Source : Ares