Le nazisme dans toute son abjection veut utiliser les pouvoirs exceptionnels d'Erik Lehnsherr, jeune Juif interné dans le camp d'Auschwitz qui échoue à en faire la démonstration. Les représailles du bourreau sont terribles: il assassine la mère d'Erik sous les yeux de celui-ci. La vengeance devient alors son seul moteur, la traque du meurtier de sa mère, son seul objectif dont rien ni personne ne pourra le détourner. Michaël Fassbender habite littéralement son personnage auquel il ne manque pas d'apporter toute sa classe. En outre, malgré la tragédie initiale, il sait faire preuve d'humour notamment lors de l'initiation plutôt brutale d'un mutant. Le futur professeur X, qui lui est télépathe, est tout aussi charmeur mais il est lucide quant aux motivations d'Erik. Le méchant officiel, car il en faut bien un et cela n'est pas sans nous rappeler James Bond, est magistralement interprété par Kevin Bacon, allié aux Soviétiques. En effet, l'histoire se déroule durant la Guerre Froide lors de la célèbre crise de Cuba qui nous mena au bord de l'apocalypse nucléaire. C'est aussi cet arrière-plan historique qui participe du plaisir de X-Men le commencement. Et les effets spéciaux sont tout simplement superbes. Je pense à la maîtresse de Sébastian Shaw, Emma Frost qui n'est que cristal ou au démon Azazel. Le final est grandiose. Toutefois, je ne peux m'empêcher d'émettre des réserves quand je vois le futur Magnéto sortir du sous-marin dévasté en lévitant. Il y a quelque chose de pompeux dans le discours de ralliement à sa cause qu'il tient aux mutants qui restent sur la plage. On frôle même le ridicule.