Quand il n'a pas le souffle court, l'échine en lambeaux et les poumons remplis de sang, un toro de combat peut faire de belles choses.
Ce que j'aime dans la tauromachie (dans la colle), c'est quand elle consacre un animal comme celui que je vais te présenter.
C'est une belle histoire à n'en pas douter.
Nous sommes le mardi 7 juin, dans la propriété de l'éleveur de toros de combat, Jesús Esperabé de Arteaga Peralta.
C'est du côté de Salamanca, à Tejeda y Segoyuela exactement, magnifique trou perdu de 100 âmes.
Cet éleveur, âgé de 60 balais et fournisseur de novilladas de seconde zone, avait décidé d'abattre avec son flingue un toro qu'il jugeait inapte à se faire torturer dans une arène.
C'est à ce moment que l'histoire devient touchante.
Entré dans l'enclos pour coller une balle à l'animal, il recula contre un mur sous la pression menaçante de ce dernier qui, avec application et fougue, lui balança plusieurs coups de corne au niveau de la tête.
Sans hésiter, l'éleveur mourut.