Film provincial dès l’affiche, Le Fils à Jo (mauvais français travaillé au service communication, sans doute) nous plonge en pleine France du rugby, cette Hexagone rugueux et terreux à souhait pour mieux nous rappeler que c’est aussi ça, la France d’en bas. Et finalement pas si beauf’ que cela, cette histoire d’héritage et de sport s’avère plutôt attachante malgré un manque de surprises jusqu’à la fin.
C’est l’histoire d’une dynastie du rugby français, une famille du terrain, loin des lumières nationales, qui tent à conserver un homme autour du ballon ovale. Et lorsque Tom annonce à son père Jo qu’il ne compte pas marcher dans ses crampons, ni dans ceux de ses ancêtres, c’est un réel problème. Surtout lorsque le terrain locale est racheté par des anglais pour stocker du bois. La fin des essais? Pas pour Jo, qui décide, avec ses anciens camarades, d’offrir à son fils une nouvelle chance de réussir au rugby. Film de sport, film d’homme aussi, ce Fils à Jo pourrait rapidement déborder sur la France le plus beauf du monde, mais après des débuts assez bateau (voir proche d’un film crypto gay entre une bande de mâles très proches, plus des personnages stéréotypés à mort..), l’histoire reprend le dessus pour nous tisser le tendre portrait d’une relation père-fils, et d’une bande de grands gosses voués à une seule chose : le rugby.
Et tout cela marche parce que derrière on retrouve une belle bande d’acteurs qui s’amusent visiblement. D’un Gérard Lanvin solide comme un roc, Olivier Marchal en recherche de rôle plus léger (genre nounours bourru mais pas tant), ou encore un Vincent Moscato débonnaire au possible… Le film, tracé entre des relations binaires (père/fils, jo/alice…), se veut simple et sans complexe, sans forcément tomber dans le ridicule. Et si la première impression est forcément trompeuse, si tout cela ne déborde pas d’originalité, on ne peut s’empêcher de sourire à ce grand ensemble, simple et à peu près humain, qui ne demande qu’à passer. Une bonne surprise au final, d’un film dont on n’attendait pas grand chose. Comme quoi c’est souvent en revenant aux bases qu’on trouvera les vraies choses..