Edgar Degas, Danseuse, vue de dos, les mains sur les hanches Vers 1873 Pinceau, huile et essence, rehauts de blanc sur carte industrielle couchée et pigmentée d’une laque rose sur les deux faces H. 39,4 cm ; L. 27,8 cm Paris, musée d’Orsay, legs Isaac de Camondo, 1911 (conservé au département des Arts graphiques du musée du Louvre), RF 4038 © C2RMF / Elsa Lambert
Discrète mais néanmoins fondamentale car le dessin représente une phase préparatoire du processus de création, cette exposition soutenue par Canson, mécène du Louvre depuis le 1er janvier 2010, m’a littéralement éblouie !!
Pierre Paul Rubens, La Nuit, d’après Michel-Ange Pierre noire ; repris à la plume et encre brune, au pinceau et à l’huile, et rehaussé de gouache blanche, sur papier vergé ; bandes de papier ajoutées par Rubens H. 36,2 cm ; L. 49,5 cm (original) / H. 40,1 cm ; L. 57,6 cm (avec les compléments) Paris, Institut néerlandais, Fondation Custodia, 5251 © Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt
Au fin fond du Louvre, salle de la Chapelle, cette exposition, présentée jusqu’au 5 septembre 2011 dans l’Aile Sully, rassemble une soixantaine d’œuvres, du XVe siècle à aujourd’hui, œuvres sur papier d’une cinquantaine d’artistes actifs de Sandro Botticelli à Jean Arp, sélectionnées dans les fonds parisiens du département des arts graphiques du musée du Louvre, du musée d’Orsay, du musée national d’art moderne et dans ceux de diverses collections françaises.
Organisée en cinq ensembles, elle démontre la vivacité des ressources esthétiques du papier : papiers de couleurs (je suis tombée à la renverse devant le sublime dessin de Degas sur papier rose !), promenade à travers les métamorphoses du papier (feuille composite de Rubens, papiers collés de Braque et de Picasso, gouaches découpées de Matisse), papiers choisis pour les effets qu’ils permettent (réalisés spécialement pour répondre aux spécificités d’une technique graphique ou fabriqués à la demande d’un artiste, à des papiers récupérés par les artistes, comme le verso d’une gravure coupée ou un morceau de carte à jouer), papiers transparents et de report (avec des œuvres de Le Brun, Cross ou Pierre Buraglio), œuvres de la fin du XXe siècle (superpositions de Claude Viallat, tressages de François Rouan, papiers meurtris de Miquel Barceló ou de Christian Jaccard).
Quel(s) talent(s) !!!
Finesse du trait, rondeur et élégance des volumes, douceur dans le traitement des matériaux comme le fusain, la pointe ou le pastel !
Extraordinaire..
Ce genre d’exposition devrait à mon sens être mieux valorisé au regard de la rareté et de la qualité incontournable des œuvres présentées.
L’exposition est accompagnée de la remise du Prix Canson, qui « récompense un artiste dont l’œuvre témoigne d’une véritable recherche dans l’univers de l’Art et du Papier ». Le Fonds Canson pour l’Art et le Papier expose par ailleurs du 7 au 19 juin, 37 artistes sélectionnés par le jury à l’Hôtel de Sauroy.
Nicolò dell’Abate (entre 1509/12-1571), Une Victoire, 46,8 x 29,5 cm, figure découpée et collée sur un feuillet préparé bleu-mauve, piquée pour le transfert, Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, Inv. 5884 © Musée du Louvre / Arts graphiques