Napoléon l’avait déjà bien compris en créant la Légion d’Honneur : les hommes sont prêts à faire beaucoup de choses pour une médaille.
Premier représentant d’un groupe opprimé à diriger l’empire américain, Obama vient de prouver que les femmes aussi pouvaient accepter d’être manipulées en contrepartie d’une simple décoration.
Le voyage d’Angela Merkel à Washingtown cette semaine, au cours duquel elle a reçu la Médaille Présidentielle de la Liberté des mains de Barack Obama en est un exemple frappant.
On ne sait pas bien pourquoi Angela Merkel a mérité cette médaille, par contre on a bien compris qu’en contrepartie elle a accepté de remettre l’Allemagne aux ordres de l’empire états-uniens.
On sait que l’Allemagne a pendant longtemps été avec l’Angleterre la tête de pont des Etats-Unis en Europe et qu’elle a pris ses distances, et choisi de renforcer ses liens avec la France, lors de l’invasion de l’Irak par GW Bush et Tony Blair.
Cette relative autonomie s’est récemment traduite par des positions critiques vis à vis de l’intervention en Libye, position exprimées notamment au sein de l’OTAN, de même que par des choix sur la crise de l’euro, notamment en Grèce, qui pourraient s’avérer défavorables aux Etats-Unis.
Cette situation n’est manifestement plus acceptable pour Barack Obama qui a convoqué Angela Merkel pour la recadrer sur des positions plus favorables aux intérêts de l’oligarchie politico-économico-médiatique de l’ordre mondial dont les Etats Unis sont le fer de lance.
Le volte-face ne s’est pas fait attendre.
Sur la Libye déjà, Angela Merkel a considérablement adouci sa position en affirmant que Kadhafi devait partir, rejoignant la position des initiateurs de l’intervention en Libye. Du côté de l’OTAN, l’Allemagne a annoncé qu’elle soutenait la mission de l’OTAN et qu’elle serait partie prenante dans la phase de post conflit.
Du coté de la crise de l’euro, la crainte d’Obama est que si elle n’est pas résolue de manière à garantir la stabilité de l’euro, la crise grecque pourrait se traduire par une période d’instabilité de l’économie européenne défavorable à la croissance aux Etats-Unis alors même que ceux-ci sont actuellement dans une période de grande fragilité économique.
Angela Merkel a donc été sommée de s’impliquer plus fortement dans le sauvetage de l’euro, ce qu’elle a fait dès son retour en proposant un projet de restructuration de la dette grecque, avec l’assurance d’Obama que “Nous (les Etats-Unis) seront avec vous”.
Avec la France de Sarkozy entrée dans son giron et l’Angleterre son alliée inconditionnelle, le retour de l’Allemagne dans la sphère états-unienne marque la fin de l’indépendance de l’Europe et son alignement sans faille aux intérêts de l’oligarchie de la mondialisation libérale.
L’enjeu en Grèce est de sauver l’euro et de maintenir une parité euro-dollar favorable aux intérêts américains, le prix a payer par les grecs et les autres peuples d’Europe ne pesant pas grand chose dans la balance.
En France, c’est le silence total sur la crise de l’Europe et de l’Euro qui fait rage.
Le PS est actuellement très occupé à savoir quel candidat ou candidate aux primaires vont soutenir les Strauss-Kahniens, le quotidien et l’avenir des français passe manifestement loin derrière ces jeux tactiques.
Deux articles intéressants sur le sujet :
http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2076805,00.html?xid=rss-world&utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+time%2Fworld+%28TIME%3A+Top+World+Stories%29
http://online.barrons.com/article/SB50001424053111903937204576375790035919706.html?mod=BOL_twm_fs