11 juin 2011
(No 2011-24)
Andréanne Paquin
La soprano Andréanne Paquin, candidate au Prix d’Europe dans la catégorie chant, s’est qualifiée comme finaliste pour le prix. J’ai pu apprécier la prestation de celle-ci lors de l’épreuve finale du Concours qui s’est déroulée hier à la Chapelle historique du Bon-Pasteur et son programme comportait l’Exaltate Jubilate de Wolfgang Amadeux Mozart, deux mélodies du compositeur catalan Federico Mompou (qu’elle a magnifiquement chantées !) et un extrait du Rake’s Progress d’Igor Stravinsky. Elle se mérite une bourse de 5 000 $ et est éligible au Prix d’Europe. qui comporte une bourse de 25 000 $ offerte par le ministère de la Culture du Québec et sera attribué lors du concert-gala du 100e anniversaire du prix qui aura lieu dimanche à la salle Claude-Champagne à 19 h 30.
Andréanne Paquin a d’abord complété des études en chant à l’Université de Montréal avant de poursuivre sa formation aux Pays-Bas En octobre 2010, elle terminait avec grande distinction ses études de maîtrise au Conservatoire d’Amsterdam où elle s’est spécialisée en musique baroque et classique. À ce jour, elle a travaillé avec les chefs Yannick Nézet-Séguin, Reinbert de Leeuw, Helmuth Rilling, Martin Gester, Lorraine Vaillancourt et Alexander Weimann. Elle interprétera le rôle de Cécile dans l’opéra Lucas et Cécile qui sera présenté dans le cadre du deuxième Festival d’opéra de Saint-Eustachele vendredi 15 juillet prochain.
Organisé par l’Académie de musique du Québec, le concours du Prix d’Europe 2011 a comme président d’honneur en 2011 le prix d’Europe 1953, le claveciniste et organiste Kenneth Gilbert. Son jury est présidé par le compositeur Gabriel Thibaudeau et est composé de Nicole Lorange, soprano, Rachel Martel, pianiste, Christophe Guiot et Yuriko Naganuma, violonistes, et Jean-Marie Poupelin, hautboïste. En composition, les juges sont les compositeurs Denis Gougeon, John Rea et Ana Sokolovic. Le nom du gagnant du prix de composition sera également annoncé lors du concert-gala. Pour plus de renseignements sur cette manifestation artistique d’une grande importance dans le milieu musical québécois, vous pouvez vous rendre sur le site du Prix d’Europe en cliquant ici
Une entrevue de Julie Boulianne dans le magazine Opéra
Sous le titre « Julie Boulianne à l’Opéra comique », le prestigieux magazine Opéra publie dans son numéro du mois de juin 2011 une entrevue avec la mezzo-soprano québécoise qui interprétera le rôle de Fragoletto dans Les Brigands de Jacques Offenbach mis en scène par le couple Deschamps-Makeïeff. Je reproduis ci-après le texte de l’entrevue qui se trouve en page 23 du magazine :
Comment êtes-vous venue au chant ?
Le plus simplement du monde ! S’il n’y avait pas de musiciens professionnels dans ma famille, tout le monde chantait autour de moi. Le besoin de m’exprimer par ce moyen est donc venu d’une manière très spontanée, et j’ai rapidement pris conscience que le plaisir de chanter pourrait un jour devenir mon métier. Même si mes études m’ont d’abord portée vers les sciences, j’ai senti, à un moment, que la musique me manquait. Encouragée par mon entourage, j’ai ainsi décidé d’apprendre le chant à la McGill University de Montréal et de passer quelques concours. Je suis également diplômée de la Juilliard School de New York, qui s’est révélée un formidable tremplin et m’a ouvert des perspectives inespérées. Cette phase de travail intense m’a permis de découvrir un répertoire vraiment « confortable » pour ma voix avec, en tête de liste, les opéras de Mozart et Rossini.
Vous venez de faire vos débuts au Metropolitan Opera de New York, en Diane d’Iphigénie en Tauride de Gluck, puis Stéphano dans Roméo et Juliette de Gounod. Comment avez-vous vécu vos premiers pas dans ce théâtre mythique ?
L’expérience a été formidable et chaleureuse. J’ai eu la chance de me produire aux côtés de grandes vedettes, comme Placido Domingo ou Susan Graham. Les conditions de travail offertes par le Met sont réellement exceptionnelles. Tout est fait pour que les chanteurs se sentent à leur aise, aussi n’ai-je pas eu de mal à trouver mes marques dans cette immense salle. Il y existe une fascinante synergie entre les forces artistiques. J’ai hâte d’y retourner un jour !
Les Brigands, que vous venez de chanter à Toulon avant l’Opéra-Comique, marquent-ils votre première incursion chez Offenbach ?
Oui. Sa musique, pour moi, est une vraie découverte. Il y a chez Offenbach un rythme musical et un débit des mots très spéci?ques. En ce sens, je suis ravie d’être francophone, car cela me permet d’imprimer des subtilités sur la diction et de contrôler la déferlante induite par le texte.
Vous faites partie d’une nouvelle génération de chanteurs québécois dont on célèbre la musicalité et la diction, en particulier dans le répertoire français. Comment expliquez-vous cet engouement ?
Il n’y a évidemment pas d’explication rationnelle. Peut-être avons- nous une manière de parler plus « chantante » et moins « pointue », des voyelles légèrement plus ouvertes… Mais, quelle que soit la langue, je m’emploie toujours à trouver le meilleur rapport possible entre la projection des mots et le son.
Propos recueillis par Cyril Mazin
Une visite au Teatre Dellogado à Guadalajara au Mexique
En marge d’une participation à l’Institut international d’été l’Institut international d’été de Chapala organisée par le groupe Gouvernance démocratique et ethnicité (GDE) de l’Université Queen’s, l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Toronto, en collaboration avec le Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité au Québec (CRIDAQ) et l’Université de Guadalajara, j’ai visité le très beau Teatro Dellogado à Guadalajara au Mexique. Ce théâtre a été inaugauré le 13 septembre 1866 avec l’opéra Lucia de Lamermoor de Gaetano Dionizetti dont le rôle-titre avait été interprété par le rossignol mexicain Angela Peralta. Le théâtre est le siège du Filarmónica de Jalisco qui est l’orchestre résident et dont les saisons comportent plusieurs concerts à caractère lyrique. Voici une photographie de ce théâtre de style italien que j’ai prise à l’occasion de cette visite :
Photographie : Daniel Turp, 2011 ©
L’Opéra du samedi présente, dans le cadre de sa série des grandes scènes européennes, présente La Finta Giardiniera (La fausse jardinière) de Wolfgand Amadeus Mozart dans une production du Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles. Cet opéra en trois actes sera chanté par Jeffrey Francis, ténor (Don Anchise), Sandrina Piau, soprano (Sandrina/La Marquise Violante Onesti), Henriette Bonde-Hansen, soprano (Arminda), Jeremy Ovenden, ténor (le Comte Belfiore), Stella Doufexis, mezzo-soprano (Ramiro), Katarina Knezikova, soprano (Serpetta), Adam Platchetka, basse (Roberto/Nardo). L’Orchestre Symphonique de La Monnaie sera sous la direction de John Nelson. À l’entracte, l’animatrice Sylvia L’Écuyer proposera une entrevue avec la soprano Sandrine Piau et en complément de programme présentera des extraits du gala du Concours Reine Élizabeth de Belgique qui a eu lieu à Bruxelles et a été remporté par la soprano coréenne Hong Haeran et à l’occasion duquel le ténor belge Thomas Blondelle et la soprano russe Elena Galitskaya ont obtenu respectivement les deuxième et troisième prix.
Bonne fin de semaine lyrique !
PS Je vous invite à lire l’article qu’Alain de Repentigny consacre à Jacqueline Desmarais à la page 3 du cahier des Arts et spectacles de La Presse d’aujourd’hui sous le titre « Cœur et âme dans la musique ». Il y est question des protégés de la grande mécène de l’art lyrique qu’est madame Desmarais.