Elle est là, Dita est là !
Je viens de traverser Paris pour arriver dans ce lieu, dans une ambiance poudrée, derrière une foule qui déborde sur le trottoir de ce lieu si petit, si cocon burlesque. Les murs sont tapissées de cuir chesterfield, un atmosphère boudoir, elle est là, cachée accessible du regard, inaccessible derrière ses fans.
Des hommes, et autant de femmes, car elle fédère autant ceux qui admirent son habilité à jouer de son corps, à faire revenir à nous les pin-ups d'antan. Mais pour elles, Dita von Teese incarne un nouveau mouvement féministe, celui du corps libéré, maîtrisé par la vamp, face aux yeux des hommes. Elle a le contrôle, elle gère sa carrière mais surtout chaque mouvement pour attiser les coeurs. Elle incarne la nouvelle pin-up du vingt-et-unième siècle, docile et souple sur scène, ondoyant de ses courbes sous les lumières millimétrées.
Dita se lève, se rassoit avec une flûte de champagne, elle ne la boira pas, juste un geste sensuel. Elle croise ses bas nylon, de la féminité absolue.
Certes avec son corset, elle est toute en souplesse, c'est son art, ce n'est pas sa vie de femmes à courir après les courses et les enfants, à animer la réunion avec ses collaborateurs. Elle est une image, une icône d'un instant de vie, d'un mode de vie rétro, vivant et actuel.
Décalée diront certaines, je le crois. Mais emblématique aussi.
Elle dédicace des livres, elle sourit, elle minaude.
Je m'approche, enfin, avec mon livre et de gros pincements au coeur. Il fait chaud soudainement. Son parfum, de roses et de jasmin me vient d'abord au nez, je suis ému. J'avance mon livre, elle parle, je ne comprends ses mots. Tout devient rouge. Plume, ou battement de coeur ?
J'ai chaud, trop chaud, je me réveille la tête sous l'oreiller.
Nylonement