Cette seconde proposition est le complèment de la première qui consistait, je le rappelle, à rétablir l'autorisation administrative de licenciement. Alors que la première proposition est conçue comme une réponse aux délocalisations, il s'agit là d'essayer d'endiguer la précarisation des emplois. En effet, beaucoup plus que le chômage, c'est la précarité qui gangrène notre société.
Ajourd'hui, dans les grandes entreprises l'emploi intérimaire sert de variable d'ajustement. Il n'est pas rare de voir jusqu'à plus de 50 % de ces emplois dans certaines usines. Corvéables, ces employés ne bénéficient pas des mêmes avantages sociaux que les autres, ne se rebellent pas, et sont rarement syndiqués. De plus, il n'est pas rare de voir des personnes cumuler des missions d'intérim dans la même boîte, sans que jamais aucun CDI ne leur soit proposé. On est pas loin de l'exploitation pure et simple.
Il ne s'agit pas d'interdire l'intérim, celui pouvant avoir son utilité dans certaines périodes. Non, il s'agit dans limiter le recours pour permettre à plus de changer de trouver des emplois pérennes et de s'incrire durablement dans l'avenir. Une interdiction de dépasser les 10 % dans une entreprise me parait adéquate. Il faut aussi mettre fin à cette propension qu'ont tous les gouvernements à faciliter l'emploi précaire de façon à faire baisser de façon factice le taux de chômage. Il vaut mieux plus de chômage correctement indemnisés que beaucoup de d'intérimaires complètement insécurisés face à leur avenir, avec des cotisations sociales moindres.
Dans le même ordre d'idée, certaines enseignes de grandes surfaces se sont fait comme spécialité d'encourager les emploi à temps partiels. Ceux-là sont rarement désirés, correspondent rarement à un choix de vie. Dans ces entreprises, les personnes qui choisissent un temps partiel sont souvent des femmes seules avec enfants qui ne peuvent refuser. Corvéables, mal payées, se sont souvent les mêmes qui acceptent le travail le dimanche où les jours fériés pour améliorer leurs fins de mois.
Dans les deux cas, intérim et temps partiel, beaucoup d'entreprises ont multiplié les abus, se servant de la peur du chômage pour mieux éteindre les revendications salariales. C'est le pendant nécessaire à une politique qui contraindrait les entreprises en matière d'emploi : augmenter les salaires.