« Ainsi, il y aurait pour le Front de Gauche un candidat du cœur et un candidat de la raison (sous-entendu le bon). Cela me conduit à quelques remarques.Une première d’ordre général : l’opposition entre le cœur et la raison. Cette opposition me semble factice. Pour avancer et agir, les militants, ont besoin du cœur et de la raison. Les deux sont nécessaires, c’est ainsi que naît la conviction. Et pour plagier Robespierre, dans un important discours sur la Terreur et la Vertu ; sans la raison le cœur est impuissant, sans le cœur la raison est funeste.Que signifie être le candidat de la raison ? Ne s’agit-il pas, pour ceux qui le soutiennent, de celui qui serait apte à obtenir le meilleur résultat électoral immédiat ? J’ai le sentiment que les tenants de la candidature de raison considèrent comme une évidence, que dans le cadre du système électoral actuel, un candidat communiste (celui du cœur), ne peut par principe, obtenir un bon résultat et qu’il doit donc laisser la place à un non communiste (candidat de la raison). L’essentiel pour moi n’est pas dans le résultat supposé, mais dans la capacité à développer des idées de rupture avec le capitalisme, à être compris des citoyens, à les aider à entrer dans l’action et dans le vote pour un vrai changement.Depuis 1958, les communistes n’ont cessé de combattre un régime ultra présidentiel, presque monarchique qui se traduit par la personnalisation du pouvoir. Or là aussi, le candidat de la raison, en contradiction avec ses déclarations sur une 6ème République, utilise à fond la personnalisation, et sa présence dans les médias apparaît chez certains camarades comme l’argument décisif en sa faveur. Allons-nous laisser les médias nous imposer le candidat de leur choix ?Au Conseil de l’Europe, le candidat de la raison a voté la guerre néo-coloniale en Libye, avec toutes les droites et la social-démocratie, à la différence de la grande majorité des membres du groupe GUE/NGL. Des divergences, bien sûr, il y en a et c’est normal quand chaque candidat est issu d’un parti différent, mais si le Front de Gauche existe c’est bien parce qu’il y a grand nombre de convergences pour aller vers le changement de société dont la France a besoin. Au-delà des divergences d’analyse sur tel ou tel point, sur telle ou telle prise de position, le plus important est de rassembler. Et dans ces conditions, qui peut rassembler ? Les candidatures qui s’opposent au Front de Gauche ne le permettent pas. Celle du candidat de la raison divise encore, de par sa médiatisation, beaucoup de nos camarades. Celle du candidat du cœur rassemble car il a toutes les compétences pour conduire une campagne sans effets de manches, sans effets de tribune, une campagne ancrée dans le peuple, proche de ceux qui souffrent. Le Front de Gauche ne doit pas se résumer à un affrontement supposé entre le PCF et le Parti de gauche et je ne vois pas l’un ou l’autre parti prendre la responsabilité de casser ce mouvement. Pour moi, le Front de Gauche doit être le rejet de la politique artificielle, individualisée et du buzz, le rejet du formatage stérile dont les Français ne veulent plus. Dans ce domaine, le candidat de la raison a beaucoup d’efforts à faire. Le 18 juin prochain, les communistes choisiront le cœur et la raison, et le candidat du Front de Gauche qui sera vainqueur de ce scrutin en sortira plus légitimé, car non désigné par les appareils, et certain d’avoir une mobilisation massive des communistes dans la campagne. »Alain Lefeez
« Ainsi, il y aurait pour le Front de Gauche un candidat du cœur et un candidat de la raison (sous-entendu le bon). Cela me conduit à quelques remarques.Une première d’ordre général : l’opposition entre le cœur et la raison. Cette opposition me semble factice. Pour avancer et agir, les militants, ont besoin du cœur et de la raison. Les deux sont nécessaires, c’est ainsi que naît la conviction. Et pour plagier Robespierre, dans un important discours sur la Terreur et la Vertu ; sans la raison le cœur est impuissant, sans le cœur la raison est funeste.Que signifie être le candidat de la raison ? Ne s’agit-il pas, pour ceux qui le soutiennent, de celui qui serait apte à obtenir le meilleur résultat électoral immédiat ? J’ai le sentiment que les tenants de la candidature de raison considèrent comme une évidence, que dans le cadre du système électoral actuel, un candidat communiste (celui du cœur), ne peut par principe, obtenir un bon résultat et qu’il doit donc laisser la place à un non communiste (candidat de la raison). L’essentiel pour moi n’est pas dans le résultat supposé, mais dans la capacité à développer des idées de rupture avec le capitalisme, à être compris des citoyens, à les aider à entrer dans l’action et dans le vote pour un vrai changement.Depuis 1958, les communistes n’ont cessé de combattre un régime ultra présidentiel, presque monarchique qui se traduit par la personnalisation du pouvoir. Or là aussi, le candidat de la raison, en contradiction avec ses déclarations sur une 6ème République, utilise à fond la personnalisation, et sa présence dans les médias apparaît chez certains camarades comme l’argument décisif en sa faveur. Allons-nous laisser les médias nous imposer le candidat de leur choix ?Au Conseil de l’Europe, le candidat de la raison a voté la guerre néo-coloniale en Libye, avec toutes les droites et la social-démocratie, à la différence de la grande majorité des membres du groupe GUE/NGL. Des divergences, bien sûr, il y en a et c’est normal quand chaque candidat est issu d’un parti différent, mais si le Front de Gauche existe c’est bien parce qu’il y a grand nombre de convergences pour aller vers le changement de société dont la France a besoin. Au-delà des divergences d’analyse sur tel ou tel point, sur telle ou telle prise de position, le plus important est de rassembler. Et dans ces conditions, qui peut rassembler ? Les candidatures qui s’opposent au Front de Gauche ne le permettent pas. Celle du candidat de la raison divise encore, de par sa médiatisation, beaucoup de nos camarades. Celle du candidat du cœur rassemble car il a toutes les compétences pour conduire une campagne sans effets de manches, sans effets de tribune, une campagne ancrée dans le peuple, proche de ceux qui souffrent. Le Front de Gauche ne doit pas se résumer à un affrontement supposé entre le PCF et le Parti de gauche et je ne vois pas l’un ou l’autre parti prendre la responsabilité de casser ce mouvement. Pour moi, le Front de Gauche doit être le rejet de la politique artificielle, individualisée et du buzz, le rejet du formatage stérile dont les Français ne veulent plus. Dans ce domaine, le candidat de la raison a beaucoup d’efforts à faire. Le 18 juin prochain, les communistes choisiront le cœur et la raison, et le candidat du Front de Gauche qui sera vainqueur de ce scrutin en sortira plus légitimé, car non désigné par les appareils, et certain d’avoir une mobilisation massive des communistes dans la campagne. »Alain Lefeez