Anne Le Strat à Louviers
L'association pour la protection et l'amélioration de l'environnement et pour le retour en régie publique des services publics délégués a organisé une soirée cinéma, hier, aux Arcades de Val-de-Reuil. Avant toute chose, je souhaite remercier à nouveau Jean-Claude Bourbault, adjoint à la culture et directeur des salles de cinéma ainsi que Nathalie, chargée de l'accueil, pour une réception amicale et vraiment attentionnée. Jean-Caude a rappelé l'état d'esprit qui règne dans cette salle réservée au débat et à la libre parole. Il a salué l'action et la volonté du maire rolivalois attentif à cette nécessité démocratique qui fait que notre action a pu être popularisée auprès des habitants de Val-de-Reuil.Avec «Water Makes Money» on est dans le concret et dans le secret des multinationales de l'eau et du reste : l'assainissement, les déchets, les transports, le chauffage, comme à la CASE, quoi. « Le vrai patron de la CASE, a coutume de déclarer Leslie Cléret, la conseillère générale du canton nord de Louviers, c'est Véolia. » Elle exagère à peine. Les 20 000 euros accordés par la fondation Véolia aux amis du Marité en disent long sur l'estime et la nature des rapports qu'entretiennent le responsable de la CASE et ceux du premier groupe privé de l'eau en France. Etonnons-nous qu'il soit si difficile de faire entendre raison au président du conseil communautaire de notre agglomération !
«Water Makes Money» explique très bien comment, en France et en Allemagne, des maires et des élus ont accordé un rôle exorbitant et surtout un énorme pactole sur le dos des usagers à des grands groupes dont l'objectif prioritaire est de dégager des profits et de rétribuer l'actionnaire. Jean-Luc Touly et Anne Le Strat expliquent très bien comment ces grands groupes procèdent et comment les élus cèdent à leurs propositions : droits d'entrées, privatisation rampante, remboursement des emprunts sur le prix de l'eau assainie. A cela s'ajoutent les techniques de management douteuses : location de compteurs à des prix exorbitants, avances sur travaux, frais de siège excessifs le tout empaqueté dans un discours sur l'expertise, le savoir-faire, la compétence.
Le témoignage de Jérôme Bourlet de la Vallée a été, de ce point de vue, exemplaire. Le conseiller régional de Haute-Normandie d'EELV a fort clairement expliqué les excès de Véolia et la complicité active de certains élus comme M. Santini, par exemple, président du SETIF (syndicat des eaux d'Île de France) et membre des agences de l'eau et de bassin Seine-Normandie. Il a même fait état d'une invitation à participer à une croisière de deux jours au lendemain de son installation dans l'enceinte régionale. Trop fort Véolia !
Conclusion intéressante : un fort mouvement de retour en régie publique anime les élus Français de tous bords à condition que la défense de l'intérêt général prime sur tout le reste. Je crois d'ailleurs savoir qu'au sein de la CASE, même s'ils ne le clament pas urbi et orbi, certains délégués sont conscients du rôle excessif de Véolia et du soutien inconditionnel du président. Voilà qui augure de moments chauds au sein du conseil communautaire. Les élus doivent avoir en tête que février 2015 marquera une date plus que symbolique pour ceux et celles qui auront encore la chance de siéger à la CASE et d'engager l'avenir des usagers de l'eau et du…reste.