Au delà de l'histoire d'amour bibliothéco-rurale, c'est bien du couple en général qu'il est question. Entre les espoirs de chacun, les incompréhensions, les maladresses, les effets secondaires de la force de l'habitude, il y a ce quelque chose qui nous dit "soit il n'est pas pour toi, soit il est le seul envisageable". Oui mais... Ce n'est pas simple pour autant. Encore faut il s'autoriser à y croire et à se risquer.
De la naissance des sentiments à leur confusion (chère à Stefan Zweig), ces deux là se découvrent, s'aiment, essaient de se comprendre. "Quand je n'arrive pas à dormir, je pense que c'est parce qu'en fait je ne lui ai jamais donné sa chance, à l'amour. Je ne suis pas allé jusqu'à penser que je pourrais le placer avant tout le reste".
Loin d'être triste ou gnangnan, si le texte est grinçant il reste toujours drôle. Ls premières pages s'ouvrent sur Désirée qui invoque Stephen King pour se fâcher contre son crétin de défunt mari qui a eu la mauvaise idée de mourir comme ça, sans prévenir. Benny collectionne (entre autres) les napperons au point de croix de sa maman. Autant dire que l'association de ces deux là sera détonante. Les seconds rôles sont savoureux comme le voisin de la ferme, un certain Bengt-Göran et sa compagne Violette, pour le coup haute en couleurs ou encore Inez Lundmark la bibliothécaire en chef et néanmoins vieille fille qui collectionne les boites à archives (on est au pays d'IKEA oui ou non ?) ou encore les réparties au millimètre, on ne s'ennuie jamais.
Un peu d'humour ou d'amour noir qui font sourire et grincer des dents à la fois. A lire et relire.
Le mec de la tombe d'à côté. Katarina Mazetti. Actes Sud. 2009