Les autorités camerounaises vont lancer bientôt un nouvel emprunt obligataire d'environ 200 milliards de francs CFA (400 millions USD) pour le financement des projets de développement, suite à un décret publié cette semaine par le président Paul Biya autorisant le ministre des Finances à émettre des bons de trésor sur le marché financier national et régional.
Un premier emprunt obligataire avait été réalisé en novembre 2010 pour le même montant, également destiné au financement du programme économique de 2011 du gouvernement visant à améliorer la croissance et le 22 mars, le chef de l'Etat camerounais a signé un décret approuvant l'utilisation de ces fonds pour la réalisation de 14 projets d'investissement.
La plus grosse enveloppe a été consacrée à l'énergie et l'eau, avec 98,6 milliards de francs (180 millions USD), soit 59 milliards (118 millions USD) pour la construction du barrage hydroélectrique de Memve'ele au Sud, 24 milliards (48 millions USD) pour le barrage de Lom Pangar à l'Est, 8,6 milliards(17,2 millions USD) pour l'adduction d'eau potable à Douala, la métropole économique, puis 7 milliards (14 millions USD) pour la centrale à gaz de Kribi au Sud.
Une dotation de 43 milliards a été allouée aux infrastructures portuaires et au transport aérien, dont 22 milliards (44 millions USD) pour la nouvelle compagnie nationale de transport aérien Camair-Co, lancée fin février, et 21 milliards (42 millions USD) pour le port en eau profonde de Kribi.
37,6 milliards (75,2 millions USD) ont été décidés pour les infrastructures routières, à savoir 10,6 milliards (21,2 millions USD) pour le deuxième pont sur le Wouri à Douala, 12 milliards (24 millions USD) pour le Ring-Road, projet routier de référence dans le Nord-ouest, 10 milliards (20 millions USD) pour la route Ayos- Bonis à l'Est et 5 (10 millions USD) milliards pour les pénétrantes de Kumba au Sud-ouest.
Pour les mines, 8 milliards (16 millions USD) ont été prévus, spécifiquement destinés au projet de cobalt-nickel-manganèse de Lomié à l'Est. Contre un peu plus de la moitié (4,5 milliards, soit 9 millions USD) pour les télécommunications, en l'occurrence au profit de la construction de 3.200 km de fibre optique.
L'agriculture se dotait de 8,3 milliards (16,6 millions USD), répartis entre 6,3 milliards (12,6 millions USD) pour le soutien aux filières de production et 2 milliards (4 millions USD) pour le Projet d'amélioration de la production du riz et du maïs à travers la motorisation agricole.
Lors e la présentation mardi du nouveau rapport trimestriel sur les« Perspectives économiques régionales », le représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun, Ekué G. Kpodar, a déploré que depuis leur mobilisation, ces ressources demeurent disponibles à la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), banque centrale, sans être utilisés.
L Cameroun a d'énormes besoins de financement pour son développement, avec une économie caractérisée par des faibles taux de croissance : 2,2% en 2009, 3,2% en 2010 et 3,8% de prévisions en 2011.
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