Chaque sensibilité politique a son stock de chiffons rouges. A gauche, on adore agiter celui du mariage homosexuel avec l'espoir de voir la droite ruer dans les brancards. Il devient alors très pratique de glapir à la réaction.
Il y a, dans cette histoire, maldonne. Le mariage prend sa source dans la famille, et, à l'origine, le mariage a pour objectif la famille. Sauf adoption, les homosexuels ne peuvent pas fonder de famille. Il paraît donc assez peu cohérent qu'ils puissent se marier.
Mais en France, comme l'État se mêle de tout, il a jugé bon d'accorder un certain nombre d'avantages en termes de succession et de fiscalité aux jeunes mariés.
S'il paraît fondé d'aider les familles, car la natalité est un objectif fondamental d'un État (en tout cas, comme le nôtre que la dénatalité a guetté à plusieurs reprises ces deux derniers siècles) se mêler de ce que les gens s'aiment ou pas me paraît plus discutable.
Dans tous les cas de figure, il est équitable de faire une règle égale pour tous. Si l'État décide qu'il favorise ceux qui veulent vivre ensemble et fonder un foyer (mais pas nécessairement une famille) il ne doit pas distinguer les mariages hétérosexuels des mariages homosexuels, et, dans ce cas, comme le proposait hier Bayrou lors de son tweetinterview, établissons une union civique pour tous.
A vrai dire, je pense que nous devrions aller plus loin : l'État devrait laisser le mariage aux religions et à l'appréciation individuelle, et se contenter, quant à lui, de l'aspect juridique et contractuel lors d'une union civile. Ainsi, chaque union deviendrait un simple contrat de droit privé.
Le mariage civil qui est une invention moderne, destinée à supplanter l'influence de l'église n'a plus lieu d'être. Place aux unions civiles et laissons les individus déterminer eux-mêmes les modalités de leur mariage ou non.
Si nous conservons en droit la notion de mariage, alors elle doit être associée à la famille exclusivement en fournissant un cadre social et légal au développement de la cellule familiale.