Suite au débat sur le gaz de Schiste, un rapport ministériel a été réalisé et le Sénat s’est prononcé, hier, en faveur de la proposition de loi Jacob. Cette loi interdit la méthode de fracturation hydraulique pour l’extraction du gaz de schiste.
- Les résultats partagés du rapport ministériel
L’exploitation du gaz de schiste continue de faire débat aujourd’hui en France. Les deux députés François Michel Gonnot (UMP) et Philippe Martin (PS) ont rendu, le 31 mai, leur rapport final sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux du gaz et de l’huile de schiste. Ils conseillent tous les deux une interdiction de l’exploitation du gaz de schiste en France. Mais leurs avis divergent concernant la poursuite des recherches sur le gaz de schiste à des fins scientifiques.
Pour le député UMP François Michel Gonnot, les recherches doivent continuer afin de trouver des solutions d’extraction plus propres et plus sûres que la fracturation hydraulique, car la France a besoin de sortir de sa dépendance énergétique, or le territoire Français semble riche en gaz de schiste, dont les réserves mondiales s’annoncent être quatre fois supérieures à celles du gaz conventionnel.
Au contraire, pour Philippe Martin, la France doit définitivement renoncer à cette ressource car son exploitation a un impact considérable sur l’environnement, et risque en plus de freiner la transition énergétique du fossile vers le renouvelable.
- Pourquoi le gaz de schiste fait il débat ?
Pour réaliser ce rapport, les deux députés se sont appuyés sur l’exemple des Etats Unis qui exploitent depuis les années 90 cette ressource. La méthode d’extraction nécessite des forages horizontaux et verticaux, ainsi que la réalisation de fracturation hydraulique, c’est-à-dire l’utilisation d’eau, de sable et d’additifs chimiques (biocide, lubrifiant et détergents notamment) sous haute pression, permettant de causer des micro-fractures dans la roche contenant le gaz. En avril 2011, un rapport parlementaire américain indiquait que l’exploitation de gaz de schiste a entraîné l’utilisation, entre 2005 et 2009, de «plus de 2.500 produits pour la fracturation hydraulique, contenant 750 substances chimiques, dont 29 sont connues pour être des cancérigènes ou suspectées comme tels ou représentant des risques pour la santé et l’environnement».
C’est cette dernière méthode, la fracturation hydraulique, qui est pointée du doigt car ses conséquences sur l’environnement sont nombreuses : forte consommation d’eau, pollution des nappes phréatiques et des sols, dégradation des paysages, et bruit. Cela sans compter les risques de fuite de gaz contribuant à l’effet de serre.
En France, les projets d’exploitation n’en sont qu’au stade de recherches préalables, mais trois permis de recherches ont déjà été attribués, dont deux à la compagnie américaine Schuepbach Energy LLC. Les recherches s’étendent sur une surface totalisant 9672 km², dans les départements de l’Ardèche, la Drôme, le Vaucluse, le Gard, l’Hérault, l’Aveyron et la Lozère, pour des durées de 3 à 5 ans.
- La décision du sénat
Le Sénat s’est donc exprimé hier sur la proposition de loi Jacob visant à interdire la méthode de fracturation hydraulique, et a finalement accepté la loi.
- Des alternatives à la fracturation hydraulique
Pour autant, seule la fracturation hydraulique est interdite par cette loi. S’il n’existe actuellement aucune autre méthode d’extraction, les chercheurs devraient mettre au point une nouvelle méthode de substitution. En effet, on parle déjà de solutions alternatives comme la fracturation par méthane liquéfié ou la fracturation par arc électrique.
- L’avis de Séquovia