La Route de Cormac MCCARTHY

Publié le 10 juin 2011 par Melisende

La Route
de
Cormac McCarthy

(Baby Drame - 5/20,
Partenariat Livraddict - Point 2)

Point 2,
2011, p. 432
Première Publication : 2006
Pour l'acheter :
La route
Cormac McCarthy est un écrivain américain né le
20juillet1933à Providence, Rhode Island (États-Unis). On le compare régulièrement à William Faulkner et, plus rarement, à Herman Melville.

Quatrième de Couverture : '
   Ils avancent vers les côtes du Sud, dans un paysage de cendres et de ruines. Un père et un fils, main dans la main, ont décidé de survivre à l'apocalypse.
Mon Avis : '
   La Route de Cormac McCarthy est une histoire qui m’intrigue depuis la sortie de son adaptation au cinéma en 2009. Je n’ai pas eu l’occasion de voir le film, malgré la présence de Viggo Mortensen dans le rôle principal, mais espère bien pouvoir remédier à ça dès que l’occasion se présentera. J’avais prévu d’acheter le texte original aussitôt qu’il passerait dans mes mains au détour d’une librairie d’occasion, mais le partenariat proposé par Livraddict passant par là, ma découverte a été avancée de quelques semaines. Ce partenariat était également l’occasion de tester le nouveau format proposé par Point 2. Je remercie donc la team Livraddict et la maison d’édition pour l’envoi de ce titre.
   Il semblerait que le texte de Cormac McCarthy ait reçu de bons retours lors de sa publication en 2006. Très bons même puisqu’il a remporté le prix Pulitzer en 2007. Je me faisais donc une joie lorsque j’ai reçu mon exemplaire et à vrai dire, je suis plutôt déçue par cette lecture (à croire que j’ai du mal avec les livres primés…). Et, quelques jours après, je ne retiens pas grand-chose si ce n’est l’image que je me faisais déjà de cette histoire avant de la lire.
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   Le résumé tient en une phrase ou deux. Un père et son fils marchent sur une route, se dirigeant vers le sud, traversant des paysages incendiés desquels toute trace de faune et de flore a disparu… Sur le chemin, ils doivent se cacher des autres survivants, parfois se battre pour les rares restes de nourriture qu’ils trouvent… Bref, survivre et avancer, quoi qu’il arrive.
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   Si ce récit « post-apocalyptique » me tentait, c’est surtout car je croyais qu’il tournerait autour de cette apocalypse et de ses causes notamment. Je m’attendais à de la science-fiction ou à quelque chose d’approchant, mais ce n’est pas le cas, d’où ma première déception.
   J’aurais aimé tout savoir sur ce qui était arrivé sur Terre pour que la planète en arrive à de telles extrémités : tout est constamment en feu malgré un hiver glacial qui semble durer (la neige tombe régulièrement), la faune et la flore paraissent anéanties et seuls quelques êtres humains errent parmi les ruines. Les seuls éléments à notre disposition sont les descriptions du décor faites par l’auteur.
   Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment ? Point de réponse et il faudra s’en contenter. Je me rends compte au fil des années et de mes lectures que finalement, j’aime les livres qui offrent toutes les réponses aux questions que je peux me poser pendant ma lecture. J’aime assez que les choses soient claires, nettes et précises, sinon je reste sur ma faim et je suis frustrée !
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   Finalement, La Route est surtout basée sur la relation entre un père et son fils et sur cet instinct humain qui pousse à survivre et à avancer jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle.
   Je le concède, ces deux approches sont non seulement intéressantes mais également « touchantes » ou du moins, sont censées l’être. Car de mon côté, si j’ai parfois été légèrement émue par ce père et son fils et leur survie dans ce monde hostile, ç a n’a pas été vraiment plus loin ; dommage.
   Je crois que si je suis restée assez distante c’est surtout car, encore une fois, j’avais trop peu d’éléments les concernant à me mettre sous la dent. Je sais que les prénoms, par exemple, ne sont que des détails, mais ce sont des détails qui m’ont manqué. De l’homme et de l’enfant, on ne connaît seulement que leur relation père-fils, aucun détail sur leur identité, aucune information (ou presque) sur leur passé. Alors oui, l’accent est mis sur leur relation dans ce monde post-apocalyptique et oui ce côté « anonyme » permet une certaine généralisation… mais en contrepartie, ces deux personnages sont restés comme des étrangers pour moi, et je regrette de ne pas avoir pu m’attacher davantage à eux et à leur histoire.
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   Le côté froid et distant est aussi accentué par la plume de Cormac McCarthy. Phrases lapidaires (sous la forme : sujet + verbe + complément) et mots simples, l’auteur ne s’encombre pas de détails inutiles ; il pose le décor et les scènes brusquement. Brutalité et dénuement de la forme collent parfaitement avec le fond. Je reconnais le travail sur le style et félicite même l’auteur pour celui-ci. Les images qu’il nous offre sont fortes et plutôt marquantes. Cependant, je n’ai pas été transportée.
   Encore une fois le caractère trop distant de la plume et de l’histoire qu’elle sert ne m’a pas permis « d’entrer » pleinement dans cette aventure. Heureusement, les chapitres ultracourts (plutôt assimilables à des paragraphes, en fait) et l’apparente simplicité du style permettent une lecture rapide et sans problème de compréhension.
   Dommage que l’émotion que j’attendais n’ait pas été au rendez-vous (ou si peu)… J’espère être plus touchée par le film et la prestation de Viggo Mortensen.
Les Petits [ + ] : La relation père-fils mise en avant. C’est aussi l’histoire d’êtres humains qui, par instinct, survivent et avancent sur cette route, coûte que coûte. L’histoire est servie par un plume « brutale » et dépouillée. Pas de « vrais » chapitres, juste de courts paragraphes qui rythment le texte ; la lecture est donc rapide.
Les Petits [ - ] : Peu de réponses à mes questions : comment et pourquoi la Terre en est arrivée là ? Qui sont ce père et son fils, quel est leur passé ? Trop de distance avec l’histoire et les personnages, j’ai lu en restant étrangère. Je m’attendais à plus d’émotions, à être plus touchée par ce qui arrive à ce père et son fils, mais en fait non ; dommage.
Merci à Point 2

et à Livraddict !

   Avant de terminer ce billet, je vous propose un petit paragraphe (ou plusieurs) sur le nouveau format des éditions Point 2.   Lorsque j’ai reçu l’ouvrage, ma première réaction en le prenant dans ma main a été : « Waouh ! Si petit ! On dirait la taille d’un iPhone [notez que je n’ai pas d’iPhone et ne compte pas en avoir, donc ne connais pas la taille précise d’un tel gadget ; mais La Route m’a fait penser à ça !] » En le feuilletant ce jour-là, j’ai testé le tournage de pages du bas vers le haut et j’ai aperçu la police du texte. Premières impressions positives et expérience excitante.
   Le lendemain, j’ai réellement testé ce format dans le bus qui m’amène sur mon lieu de travail. Premier constat d’ordre pratique : La Route tient dans la poche de ma veste au côté de ma carte de transport. Pas besoin d’ouvrir mon sac et de fouiller au fond pour l’en sortir. Deuxième constat rapide une fois debout dans le bus : je me cramponne avec la main droite et tiens l’ouvrage dans la gauche. Et pour la première fois de ma vie alors que je tiens un livre d’une seule main, je n’ai pas cette horrible crampe entre le pouce et l’index car l’objet est trop lourd ou trop volumineux. En revanche, il me faut encore l’autre main pour tourner les pages, mais entre deux virages, c’est parfaitement jouable.
   Certains ont apparemment été gênés par la taille de la police, police que je n’ai pas trouvée plus petite que dans un livre de poche « normal ». D’autres ont avancé l’argument de la fragilité des feuillets. Certes, c’est du papier « bible » donc peu épais et facilement froissable ; mais, après une semaine de vadrouille dans la poche de ma veste pour le trajet en bus, je ne déplore aucune perte, le livre est comme neuf. Je n’ai eu aucun mal à tourner les pages et, personnellement, le papier bible me fait penser aux livres de la Pléiade qui l’utilisent aussi et qui sont des ouvrages de grande qualité…
   Je ne pense pas que Point 2 concurrencera réellement le livre numérique ou prendra la place des poches habituels bien implantés, mais c’est un format pratique, bien pensé, et joli… J’imagine le soulagement que pourrait être un départ en vacances avec seulement des Point 2 dans ma valise… quel gain de place et de poids ! Cela dit, ce n’est pas encore pour demain…
   En effet, deux points négatifs viennent entacher tout le reste : le catalogue peu fourni et surtout, le prix d’un ouvrage (qui tourne en moyenne autour de 12€) ! Ces deux points ne sont pas gravés dans le marbre et évolueront je pense… J’attends avec curiosité les prochains entrées dans le catalogue et j’espère également une baisse du prix. Comme beaucoup, et malgré les attraits des Point 2, j’achèterai toujours plus un titre dans un format poche habituel s’il existe et s’il est moins cher. Il serait peut-être intéressant pour Point 2 de publier des ouvrages uniquement sortis en grands formats et pas encore en poches… Je pense que les lecteurs seraient alors plus tentés par le prix proposé, toujours élevé certes, mais toujours moins qu’un Robert Laffont, Albin Michel,…
   Pour résumer mes impressions sur le format Point 2 : mis à part le prix élevé et le catalogue peu fourni aujourd’hui (mais qui ne fera que s’enrichir au fil des mois !), mes impressions sont plus que positives. Je doute du côté « révolutionnaire » du format mais suis tout de même très enthousiaste !