Depuis mars 2011, l’Observatoire des Achats Responsables (ObsAR) travaille sur 4 problématiques afin de répondre aux préoccupations actuelles des « acheteurs responsables » : Indicateurs de mesure et reporting, Coût global et création de valeur, Relation donneurs d’ordres TPE/PME/PMI et enfin, Achat responsable : un levier pour l’insertion. Chacun des groupes de travail présentera ses enseignements lors du prochain colloque prévu en janvier 2012.
Chaque groupe, composé des adhérents et d’experts sur les sujets et animé par un membre du comité directeur de l’ObsAR et un adhérent, apportera des réponses et des solutions en matière de recherche de bonnes pratiques et d’outils pour aider les acheteurs à mettre en place ou développer leur démarche Achats Responsables. Les résultats de ces travaux donneront lieu des restitutions. Les membres du comité directeur de l’ObsAR reviennent sur les objectifs de leur groupe de travail.
- Indicateurs de mesure et reporting
« La présence d’indicateurs pertinents et adaptés aux achats responsables est indispensable à l’amélioration et au suivi de la performance de l’entreprise. Ces indicateurs permettent de fixer des objectifs et de mesurer les progrès et le chemin restant à parcourir » explique Guy Isimat-Mirin, 1er Vice-président de l’ObsAR et co-animateur du groupe de travail Indicateurs de mesure et reporting.
« Nos travaux vont donc se concentrer sur trois problématiques : définir la notion d’achats responsables et le périmètre de reporting, trouver des indicateurs pertinents et universels, et enfin, définir les moyens de collecte adaptés. Ces travaux devront aussi assurer la cohérence avec ceux menés autour de l’ISO 26 000 et avec les orientations du projet de décret relatif au volet gouvernance du Grenelle 2 ».
- Le coût global et la création de valeur
« L’objectif du groupe de travail sur le coût global et la création de valeur est d’aborder une nouvelle approche du coût d’achat. L’idée est d’étendre la notion actuelle (TCO) restreinte au coût du cycle de vie du produit en intégrant plus largement les coûts induits auprès de l’ensemble des parties prenantes ainsi que la dimension sociétale. C’est-à-dire que l’on va chercher à intégrer le coût des risques, les coûts cachés internes, les coûts sociaux internes et externes et les opportunités de création de valeur, et ce au sein de l’entreprise mais également sur les parties prenantes externes : les fournisseurs en amont et les clients en aval » explique Jacques Schramm, Président de l’ObsAR et co-animateur de ce groupe de travail.
- Relation entre donneurs d’ordres et TPE/PME/PMI
« Une relation équilibrée, c’est mieux connaître les limites de chacun et les accepter pour établir une relation durable et responsable » note Alain Chatenet, délégué général de l’ObsAR et animateur du groupe de travail Relation entre donneurs d’ordres et TPE/PME/PMI. « Aujourd’hui, cette relation est au coeur du développement d’une économie sociale. Elle passe par le maintien des emplois et le développement régional de ces entreprises ». Pour autant, le contrat entre les deux univers peut créer des déséquilibres, impacter l’activité de l’entreprise concernée, voire même la fragiliser. « L’objectif principal de ce groupe de travail est de réunir des informations et concevoir des outils permettant aux responsables des PME/PMI de mettre en place leur politique d’Achats Responsables et de définir quels sont les critères acceptables de la part des donneurs d’ordre. Pour ceux-ci, c’est connaître les limites à ne pas dépasser dans le cadre d’une relation équilibrée avec les PME/PMI ».
- Achat responsable : un levier pour l’insertion
Enfin, Gérard Brunaud, Vice-président de l’ObsAR et animateur du groupe de travail Achat Responsable : un levier pour l’insertion nous explique le pourquoi de ce groupe : « dans les têtes comme dans la pratique, les achats durables sont très tournés vers la protection de l’environnement …et c’est très insuffisant ! Les adhérents de l’ObsAR ont souhaité élargir leur objectif à une vision plus globale et prendre en compte le social à travers l’insertion des personnes éloignées de l’emploi. C’est une action plus complexe, certes, mais très efficace économiquement, à condition de savoir la pratiquer avec l’aide des institutions spécialisées. C’est enfin une action porteuse de sens et très « responsable », justement, pour toutes les entreprises et organismes qui se veulent solidaires de la communauté dans laquelle elles se situent ».
- Avis de Sequovia
Rappelons que la nouvelle règlementation du Grenelle en matière de reporting (loi Grenelle 2 – articles 75 et 225 ; publication des décrets d’application prévue en avril 2011) et la publication de la norme ISO 26000 ont fortement contribués à faire évoluer les politiques d’achat des entreprises.
En effet, le contexte actuel illustre une préoccupation importante des secteurs public et privé quant à la mise en place d’une telle politique d’achats. Pas moins de 70% des responsables achats considèrent comme une priorité la mise en place d’une politique d’achats responsables (résultat légèrement influencé par la sphère publique). La notion d’incompatibilité entre les achats responsables et la productivité semblerait donc peu à peu s’estomper au vue de ces données.
L’étude de l’ObsAR a décelé un taux de réponse de 64% de la part du secteur privé ce qui illustre bien la prise en compte de cette thématique au sein des entreprises. Il a d’ailleurs été mentionné que 64% des entreprises du CAC 40 considéraient la démarche d’achats responsables comme primordiale au sein de leurs activités.
Autre constat très positif : 79% des répondants ont dévoilé avoir déjà mis en place une politique d’achats responsables au sein de leurs organismes avec une ancienneté moyenne de l’ordre de 3 ans. 9% estiment qu’ils en sont au stade de projet.