The Ward

Publié le 10 juin 2011 par Flow

The Ward. (réalisé par John Carpenter)

A Ghost Story.

Comme il en existe tant d'autres pourrait accompagner ce sous-titre. Si le talent de réalisateur du maître Carpenter ne s'est pas effiloché, le scénario de son nouveau film sent bon le réchauffé guère transcendantal. Dommage.


Une belle jeune fille incendie une maison perdue dans l'Oregon. Arrêtée par la police, elle se retrouve emprisonnée dans un étrange asile oppressant. Amnésique, elle essaie de découvrir son identité et la raison de sa présence chez les dingos. Mais elle comprend très vite que quelque chose rode dans les couloirs...

Pour l'amour du genre.

Carpenter aime le genre et ça se sent. Il en a une connaissance parfaite et c'est de cette dernière qu'il se sert pour installer son ambiance. C'est la grande (la seule?) réussite du film. On reste concentré sur le film du début à la fin grâce au savoir-faire du papa de Mickaël Myers. Il transcende cette histoire de fantôme faussement roublarde et réellement routinière. Le décor est clairement établi et dangereusement claustro (merde c'est un asile quoi!). La météo capricieuse en rajoute un peu et le mystère entourant les lieux devient pesant. Du travail appliqué.

Mais dans un film de fantôme, eh bien...il faut du fantôme (j'ai mis longtemps à la trouver celle-là^^). Là encore, vous en aurez pour votre argent. Et Carpenter sait s'émanciper des règles du genre. Cette saleté d'esprit vengeur ne surgit jamais là où il est attendu. Saloperie! Du coup on sursaute quelque fois (je reste vague pour conserver ma virilité auprès de mon lectorat féminin). Carpenter joue aussi bien des conventions que Craven (quelques dents vont grincer) dans ses Scream. La dimension parodique en moins (ici, on est très sérieux). Une preuve? Là où on attendrait un twist final faisant sursauter, il nous offre un twist final qui fait sursauter (oh oh oh) mais il est l'inverse de celui auquel on pensait. Ouais, c'est vague mais je ne vais pas vous dire la fin non plus, regardez le film.

Fear Zéro.

Là où le bat blesse, c'est au niveau de la terreur pure. Le film ne fait jamais peur. On est pris par l'ambiance mais on ne tremble pas. Et ce pour différentes raisons. Les actrices ne sont guère convaincantes. Oh elles font leur travail correctement mais on ne s'attache jamais à leurs personnages. Du coup, comment s'inquiéter pour leur survie? Le plus gros problème, restant le fantôme. Sa dégaine n'est guère terrifiante. Après l'avoir vu une ou deux fois (allez trois pour les plus froussards), on ne craint plus ses apparitions. Le summum est atteint lorsque un combat s'engage entre le spectre et la principale protagoniste. A mains nues. Puis à la hache. Carpenter obtient un effet comique (involontaire?) au regard de l'issue pathétique et à rallonge de ce catfight.

Où est le Mal?

C'est bien connu, les deux marottes de ce bon vieux John sont la société et le Mal (celui avec un grand M). Il s'est toujours intéressé à la présence du second dans la première. Pour conclure, en schématisant, que ce dernier s'immisce là où on l'attend le moins et naît de ce qu'on pense être le Bien. En effet, quel américain de base aurait l'idée de faire d'une banlieue -cadre paradisiaque par essence pour les yankees- la scène menaçante d'un terrible massacre. De toute l'hypocrisie et du conformisme, naît le Mal qui ronge ces personnages trop propres sur eux. Mais ici, on ne retrouve pas toute cette imagerie métaphorique bien qu'il s'attarde sur les relations sociales régissant un groupe restreint de jeunes femmes. Et que le fantôme/le Mal naisse de ces dernières comme dans ses films précédents. Assez anecdotique au final.

Un Carpenter mineur, bien que prenant. Pas le moins du monde effrayant malgré une ambiance claustro efficace (incomparable avec celle de The Thing, que je cite bien que je ne l'ai pas vu). Et une interprétation tout juste correcte. Le twist final est assez attendu ce qui enlève encore à l'ensemble. On passe un agréable moment mais on l'oublie vite.

Les+ :

- Bonne réalisation.

- Bonne ambiance.

Les- :

- Banal et routinier.

- Personnage et interprétation.

Note: