Les écologistes n’aiment pas le présent, mais ils n’aiment pas le futur non plus. Leur slogan pourrait être celui des groupes de rock punk des années 1970 « No future ». Car, par principe, ils refusent toute recherche qui pourrait améliorer la condition humaine : contre les biotechnologies, contre les OGM, contre la recherche de nouvelles sources d’énergie géothermique. Ce fanatisme, car il y a dans l’écologisme une évidente composante mystique, rappelle la secte cathare qui, au XIIe siècle, préconisait de ne plus faire d’enfants pour conduire à un monde meilleur et sans humanité. Cet écologisme perturbe les sociétés démocratiques tentées par la décadence, comme la France, l’Allemagne, le Japon. En fermant les centrales nucléaires, en s’interdisant d’exploiter les ressources locales de gaz de schiste, on n’insulte pas l’avenir, on s’en prive.
En même temps que se propage le discours No Future, le monde change mais sans nous. Ainsi, chaque semaine dans le monde, 1,3 million de personnes passent de la campagne à l’habitat urbain : la terre n’est pas plate, comme l’écrivait Thomas Friedman, elle est pavée. Ces nouveaux urbains réclament avant tout de l’électricité : de 2010 à 2035, la demande mondiale d’électricité devrait progresser de 80%. Or, il n’existe pas d’autres sources connues pour satisfaire cette demande, que la géothermie : le gaz en particulier, présente l’immense avantage d’être la moins onéreuse des sources d’énergie, la plus facile à exploiter, la plus abondante et la moins polluante. Et que ce soit sous l’influence des écologistes, ou non, il se trouve que la production d’énergie suit une courbe ascendante de décarbonisation : du bois au charbon, du charbon au pétrole et du pétrole au gaz, la pollution carbonique ne cesse de diminuer (le bois contient 10 unités de carbone pour 1 d’hydrogène, le charbon 2, et le gaz 1,4). La décarbonisation par le gaz contribue donc à réduire ces émissions qui préoccupent, à tort ou à raison, les croyants du réchauffement climatique.
Le refus de reconnaître cette manne s’explique peut-être par une autre raison, indicible : les entreprises françaises ne savent pas exploiter le gaz de schiste et devraient s’en remettre à des entreprises américaines. Mais le retard technique des Français, comme en biotechnologie, ne se creuse qu’en raison de la véhémence écologique en France : le climat politique et réglementaire incite les chercheurs et les entreprises à chercher ailleurs.
C’est ainsi, qu’agitée par des fantasmes, la France qui fut celle de Pasteur s’en retourne à Diafoirus et que nos cueilleurs de gui nous enferment dans la dépendance envers le pétrole lybien et gabonais, le gaz algérien et russe, que des démocraties fiables !