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Barack Obama prend l'avantage pour un duel final de plus en plus difficile
Publié le 11 février 2008 par Exprimeo
Barack Obama crée une réelle dynamique. Mais le Parti Républicain s'est réouvert l'espace de la victoire finale.
Le super Tuesday a considérablement modifié la donne. Et peut-être encore davantage avec les dernières primaires dont celle du Maine.
La nouvelle donne repose sur trois modifications majeures.
Tout d'abord, même si la formalisation définitive n'est pas encore opérée, le parti Républicain a désigné son candidat : John McCain. L'écart a été creusé. Le Président Bush vient de lui apporter un soutien clair. McCain peut préparer la finale.
Ensuite, au même moment, le Parti Démocrate s'enlise dans l'indécision avec un duel qui va épuiser les forces des candidats, épuiser les finances des candidats et creuser des divisions difficiles à réparer. Cette situation est redoutable dans l'absolu. Elle l'est encore plus quand on constate que le problème est réglé chez le concurrent direct (le parti républicain).
Enfin, derrière le duel Obama versus Clinton apparaissent des clivages sociologiques profonds. Plus le duel sera long plus ces clivages seront profonds. Mais surtout, Obama et Clinton ont des profils clivants pour l'électorat Républicain. Ce dernier s emobilisera beaucoup pour éviter le premier "Président noir" ou le "retour des Clinton". Ce facteur cumulé au précédent fait que le Parti Républicain retrouve en ce moment des chances de victoire inespérées il y a encore quelques mois.
La véritable nouvelle donne est là.
Les conditions du choix de McCain optimisent ses chances de victoire.
La logique des primaires repose sur trois étapes :
* la bataille généralisée avec le grand nombre initial des concurrents,
* le duel interne entre les deux survivants de la première épreuve,
* l'ouverture du duel contre l'autre bloc.
Plus cette dernière étape tarde, plus le cavalier seul de l'autre candidat est efficace.
La calendrier des primaires a été revu pour éviter l'épuisement initial. C'était la vocation du Super Tuesday. Cette vocation a été respectée pour le Parti Républicain. Elle a échoué pour le Parti Démocrate.
Si le duel devait être Obama versus McCain, les deux profils sont entièrement opposés. C'est la nouveauté contre l'expérience. La moindre tension internationale pèsera très lourd pour désigner le "Chef du monde libre". On va assister au retour de la campagne anti-Obama sur le thème " le principal problème n'est pas qu'il soit noir mais qu'il soit bleu sur tous les sujets importants ... ".
Obama doit transformer le désir de candidature qu'il a su créer en désir d'élection ce qui est loin d'être acquis dans l'Amérique profonde.
Quant à Hillary Clinton, elle n'est toujours pas parvenue à régler le dossier de la place ultérieure de son époux, ce d'autant plus que celui-ci s'engage excessivement lors de la primaire pour faire la différence en faveur de son épouse ouvrant la voie au reproche du "deux en un".
La véritable nouvelle donne c'est que l'élection 2008 s'annonce désormais beaucoup plus ouverte.
La force du Parti Républicain, c'est de faire vivre la différence en son propre sein donc de donner le sentiment à l'opinion que l'alternance peut exister tout en conservant ce parti au pouvoir.
Il faut bien se rappeler que la victoire démocrate en 2006 (élections du mid term) a été d'abord le résultat d'une défection de la base religieuse du parti républicain.
Ce fut une victoire par défaut.
Seules des positions extrêmes de McCain sur une présence de longue durée en Irak peuvent le couper d'une part importante de l'opinion tant ce sujet est impopulaire. C'est probablement à ce jour le principale risque pour McCain.