Cet engagement a été trouvé à l'issue de négociations qui ont duré plusieurs jours et se sont achevées mercredi soir, a expliqué un diplomate négociateur sous couvert d'anonymat.
Une mesure saluée
L'Onusida estime que si l'on met 15 millions de personnes sous traitement dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, cela revient à un traitement universel, a souligné ce diplomate.
Un projet de déclaration finale du sommet de l'ONU que l'AFP a pu consulter confirme que les participants au sommet "s'engagent à accélérer les efforts vers l'objectif de l'accès universel au traitement antirétroviral" avec comme objectif "15 millions de personnes vivant avec le VIH d'ici 2015".
L'annonce de cette mesure a été saluée par les ONG Act Up Paris, Aides et Médecins Sans Frontières dans des communiqués, mais il reste aux pays donateurs à se mettre d'accord sur les financements.
"Il n'y a pas de plan d'action précis"
Plus de 6 millions de personnes reçoivent actuellement un traitement pour lutter contre le sida et le VIH dans les pays à revenus faibles et intermédiaires. Mais plus de 9 millions de personnes n'ont aucun traitement et quelque 1,8 million de personnes meurent du sida chaque année.
"Ce nouvel engagement doit désormais se concrétiser par des mesures immédiates et mettre un terme au gel des financements de la lutte contre le sida au niveau international", a souligné Act Up.
Pauline Londeix, porte-parole de Act Up, a cependant expliqué à l'AFP qu'il n'y avait pas eu d'accord sur les financements des pays. "Il n'y a pas de plan d'action précis", a-t-elle dit.
Généralisation des génériques
"C'est un engagement historique, dont la dynamique va permettre à la communauté internationale de redoubler d'efforts et de véritablement rattraper le retard pris sur cette pandémie hors de contrôle", a estimé Emmanuel Trénado, directeur adjoint de Aides.
Les négociateurs se sont aussi mis d'accord sur l'objectif d'éliminer la transmission du sida mère-enfant d'ici 2015 et sur le ciblage des actions de prévention sur les populations vulnérables.
Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Antonio Patriota, a souligné devant la presse que "rien dans les accords de l'OMC sur la propriété intellectuelle liée au commerce ne va empêcher les pays d'adopter des mesures pour protéger la santé publique".
La baisse des coûts et la généralisation des médicaments génériques est l'une des préoccupations des pays pauvres pour faire face à la pandémie.
Une absence de volonté ?
Le coût annuel du traitement du VIH et du sida a chuté dans des proportions considérables grâce aux génériques. Le coût annuel par patient était d'environ 10.000 dollars en 2001 mais n'est plus que de 67 dollars, selon Sharonann Lynch, une experte de Médecins Sans Frontières.
Trente ans après la découverte du virus du sida qui contamine encore 7.000 personnes par jour, l'ONU organise un sommet de trois jours sur les futurs engagements de la communauté internationale contre le sida. Il rassemble une trentaine de chefs d'Etats, de chefs de gouvernement et de vice-présidents, principalement d'Afrique.
Lors des négociations qui avaient lieu en parallèle du sommet ces derniers jours, les pays pauvres se plaignaient de l'absence de volonté affichée par les pays riches de débourser les montants nécessaires pour la prise en charge de tous les malades.
Le Nouvel Observateur - AFP
Article publié le 09/06/11 sur
tempsreel.nouvelobs.com