Dans cette optique, l'Etat a entamé en 2007, avec le soutien de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao), un travail de formulation de la Stratégie de mécanisation agricole du Cameroun (Sma). La copie de cette étude a été rendue publique hier à Yaoundé, au cours d'une cérémonie présidée par le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Minader), Jean-Claude Eko'o Akouafane.
La Sma révèle trois axes stratégiques d'action. Le premier consiste en un renforcement de la capacité d'offre des équipements et des services de mécanisation agricole. Il vise prioritairement le développement du secteur privé du machinisme agricole, pour qu'il soit à mesure de fournir aux paysans les équipements nécessaires, de manière durable. Cet axe comprend trois objectifs : faciliter l'importation de matériel agricole, structurer et renforcer la production locale des machines et outils agricoles et promouvoir l'offre des services de mécanisation. L'appui à l'intensification de l'utilisation des équipements agricoles et aménagement des terres dans des pôles de production constitue le deuxième axe stratégique. Il y a ici un souci d'améliorer la production, grâce à des subventions de l'Etat au profit des exploitants nationaux. En troisième position, la stratégie préconise le renforcement des structures de l'Etat en charge de la mécanisation.
Dans la mécanisation il y a donc trois acteurs : les agriculteurs qui représentent la demande, (leur faciliter l'accès aux équipements et aux financements), le secteur privé, chargé de soutenir l'offre, et l'environnement institutionnel. Il faut, selon le Pr Houmy, consultant Fao, que les structures de l'Etat soient renforcées pour répondre aux besoins des agriculteurs et du secteur privé. Des statistiques de la Fao publiées il y a quelques années, moins de 1% des surfaces arables au Cameroun est exploité, le ratio en matière d'utilisation d'engrais est de 7,3kg par hectare et le taux de mécanisation agricole est de 0,1 tracteur pour mille hectares. L'Etat compte, entre autres, augmenter les terres cultivées et disposer de 0,3 tracteur pour 1000 hectares en 2015. Ce qui suppose une introduction de 410 tracteurs de diverses puissances dans les exploitations chaque année. La Sma prend également en compte les besoins en transport, en énergie, en stockage et en transformation de la production, en réseau de distribution et de vente du cru national.