Le reversement de cette créance est source de conflit au sein de nombreux couples en séparation.
Après 20 ans de mariage, Florence et Paul G. ne s'entendent plus au point de vouloir se séparer. Au terme d'une longue procédure, le tribunal a fini par prononcer le divorce, accordant la garde de leurs deux enfants à Florence, institutrice. Cette situation lui a valu de quitter le domicile conjugal avec l'une des voitures du couple, sa batterie de cuisine et un million de F comme frais de première installation. De plus, son conjoint a été condamné à lui verser une pension alimentaire mensuelle de 150 000 F, pour subvenir aux besoins des enfants. Certains diront que c'est un fonds appréciable pour démarrer une nouvelle vie. Seulement plusieurs mois après la décision du juge, Florence G. n'a rien perçu comme argent. Pourtant, c'est un droit dont elle et ses enfants doivent jouir.
En effet, la pension alimentaire ou créance d'aliments comme l'appellent les juristes, est une provision qu'un époux verse à son conjoint nécessiteux, ou qu'un parent verse à son enfant délaissé, pour lui permettre de subvenir à ses besoins fondamentaux (nutrition, santé, éducation, etc.). Verser une pension alimentaire rentre dans le cadre des obligations du mariage qui prévoit l'assistance entre les conjoints. Mais on ne parle de pension alimentaire que lorsque le couple n'est plus en harmonie. Et généralement, c'est en faveur de la femme. « Mais il n'est nullement exclu qu'un époux qui devient indigent à la suite de la perte de son emploi, puisse saisir le juge pour contraindre son épouse qui aurait des fins de mois bien arrondies et qui se refuse pourtant à lui fournir le strict minimum en terme d'aliment, à lui verser une pension ! », affirme Me Alain Ngongang, huissier de justice. Toutefois, une pension alimentaire peut se décider à l'amiable entre les deux parties, même si elle est toujours liée à une décision de justice.
Par ailleurs, bien que cela ne soit pas courant au Cameroun, les hommes de loi expliquent qu'il est également possible qu'un parent, âgé et indigent, réclame une pension alimentaire à ses enfants qui l'auraient abandonné. Dans un cas comme dans l'autre, le montant de la pension alimentaire est fixé en fonction des revenus de celui qui doit la reverser et payable mensuellement.