Il apparaît jour après jour de plus en plus évident que les difficultés judiciaires de DSK à New York ont réanimé des ambitions qui semblaient doucement s’éteindre : Manuel Valls y va pour gagner, Pierre Moscovici se fait les muscles, Martine Aubry respecte le deuil, mais surtout Ségolène Royal retrouve le goût des premières lignes et s’empare à nouveau du micro. François Hollande, quant à lui, n’avait pas attendu la déroute du mari d’Anne Sinclair pour s’engager résolument dans la bataille des primaires.
C’est la sécheresse et ses terribles conséquences, en particulier pour les éleveurs, qui permettent à Ségolène Royal de resurgir. Elle le fait dans sa région Poitou-Charentes à l’occasion d’un déplacement du Président de la République désirant faire connaître sa position et ses décisions en matière d’indemnisation des « spoliés » de la météo.
Après s’être indignée de ne pas avoir été invitée officiellement à l’occasion de ce déplacement Présidentiel, elle s’invite elle-même tant il est vrai que l’on est jamais si bien servi que par soi-même. C’est ainsi que nous la retrouvons trônant au premier rang des auditeurs de la table ronde entre le Président et les éleveurs : un Nicolas Sarkozy tout heureux de calmer les sifflets de la foule et de lui proposer de prendre la parole : «Si j'étais dans une situation inverse, je suis certain qu'avec votre tolérance bien connue vous me donneriez la parole aussi», a-t-il ajouté à l'adresse de son ancienne adversaire : le grand seigneur ! Imaginer la réciproque dans une situation inverse, rien n’est moins sûr et l’on peut même affirmer qu’une telle « gratitude » n’eut jamais trouvée place chez François Mitterrand, par exemple, très à cheval sur les questions protocolaires.
Cette anecdote sans aucune importance réelle, démontre cependant deux choses :
- La manière d’exercer la charge présidentielle a véritablement changé de nature et de forme sous l’actuel Président de la République
- Ségolène Royal retrouve de l’assurance et se prend à y croire de nouveau.