Ernesto Djedje, ...28 ans déjà!

Publié le 10 juin 2011 par Africahit

C’est à l’hôpital militaire de Yamoussoukro, le 9 juin 1983, que Ernest Djédjé Blé Loué, alias Ernesto Djédjé, est décédé dans des conditions mystérieuses. Des rumeurs de tout genre ont circulé. D’autres ont soutenu la thèse de l’assassinat politique à l’intérieur du PDCI-RDA à cause des secrets auxquels l’artiste avaient eu accès. Cette opinion est soutenue, de manière voilée, par Justin Stanislas à travers la chanson «Ma Toa Yôwo» qui a été mise sur le marché du disque dans la période qui a suivi le décès du Gnoantré national. «Ernesto et moi, nous nous donnions des conseils. J’écoutais les siennes, mais il ne m’écoutait jamais. Je lui avais recommandé de ne plus fréquenter les hommes politiques», explique Justin Stanislas. Dans l’entendement des proches du créateur du ziglibity, « cette thèse paraissait plus probante. On affirmait qu’il était un agent secret du PDCI-RDA à l’époque du parti unique et qu’il en savait un peu trop sur les coups tordus de certains barons du parti ». Toutefois, ces affirmations ne restent que des discussions de maquis à prendre avec des pincettes. A ce jour, aucune enquête officielle n’a donné des preuves.

Ernesto Djédjé a tiré sa révérence dans sa 35ème année en laissant derrière lui des enfants que sont Tareck et Donia Djédjé qu’il a eus avec Lola Moustapha Soher Gala, une femme d’origine égyptienne. Mais, le plus grand héritage que le monde de la musique retiendra de lui, c’est le ziglibity. Un rythme musical qui était le parfait résumé de ce qu’il avait longtemps recherché : c’est-à-dire allier la danse (bété, en particulier, le «gbèyèrè») au disco et au rythm & blues, le tout conjugué aux chants lyriques (tohourou) sur des solos de guitare. Mais, vingt-huit ans après la mort de Djédjé, le ziglibity est rangé aux archives. Alors, comment redonner vie à ce rythme ? Certains artistes comme Jean Baptiste Zibody proposent la création d’un Festival national du Ziglibity.

A. D. CARINO carino_ad@yahoo.fr