C’est un petit garçon à moitié endormi. Son ventre le chatouille et l’envie se fait de plus en plus pressante. Mais il fait nuit et il n’ose pas se lever. Il faudrait quelqu’un pour lui allumer la lumière.
Finalement, le cours d’eau et le garçonnet vont fusionner. Le premier va inonder la prairie et le second son pyjama et même ses draps. L’un comme l’autre, ils ne se sont pas retenus et il faut bien reconnaître que ce lâcher-prise semble les réjouir au plus haut point !
Un petit livre plein de gaieté qui use de la métaphore pour démontrer que le pipi au lit, pour régressif qu’il soit, n’a rien de honteux. La construction de l’album alterne les passages dans la chambre de l’enfant et ceux décrivant la progression du ruisseau. C’est à la dernière page que leurs chemins, jusque là parallèles, se rejoignent dans une apothéose libératrice.
Les illustrations de Vincent Mathy sont fraîches et colorées et accompagnent à merveille un texte simple où le champ lexical est en osmose avec le sujet traité : se retenir, grossir, sortir de son lit, éclabousser, inonder...
Une belle occasion de dédramatiser ces fuites nocturnes qui sont souvent très mal vécues par les enfants et les parents. Alors tant pis pour les bien-pensant (qui a dit pisse-froid ?) qui vont y trouver à redire, mais vive le pipi au lit !
Petits Ruisseaux de Cathy Ytak et Vincent Mathy, éditions Sarbacane, 2011. 40 pages. 12,90 euros. A partir de 3 ans.
L'avancée du ruisseau
L'angoisse du petit garçon