"Ca me ferait mal au coeur qu'on utilise l'argent des travailleurs modestes pour alléger l'impôt de solidarité sur la fortune", a dit sur France info Martin Hirsch.
Il a souligné que l'Etat économisait actuellement environ un milliard sur le 1,5 milliard d'euros mis à disposition pour le RSA. Ce dispositif, qui en a remplacé d'autres, consiste à distribuer une allocation d'environ 450 euros à une personne très pauvre privée d'emploi, mais à lui laisser un peu moins s'il reprend un travail.
Martin Hirsch dit soupçonner une manoeuvre qu'il qualifie de "machiavélique" et qui consisterait à prendre l'argent du RSA pour financer l'allégement de l'Impôt de solidarité sur la fortune, que la majorité est en train d'adopter.
"Il ne faut pas se laisser faire par des entourloupes (...) On a financé le RSA, il y a des excédents, un milliard, il faut les remettre dans la poche des gens modestes qui travaillent", a-t-il dit.
Martin Hirsch fustige "ceux qui veulent faire leur carrière sur le dos des pauvres". Le débat a été ouvert début mai par Laurent Wauquiez, dirigeant du club politique "Droite sociale", qui avait dénoncé début mai le "cancer" des "dérives de l'assistanat".
Il avait alors été officiellement "recadré" par le Premier ministre et l'Elysée qui assuraient que l'idée ne venait pas d'eux. La remise en cause du RSA a été toutefois relancée cette semaine par Jean-François Copé, patron de l'UMP.
Ce dernier propose de faire travailler pendant cinq heures par semaine une partie des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA), mais contre rémunération.
La critique sous-jacente, reprise par une partie de la majorité, est que les bénéficiaires du RSA en profiteraient pour rester sans activité aux frais de la collectivité. La gauche et le centre s'indignent de cette idée.
Ils soulignent d'une part que cette allocation est distribuée à des personnes en très grande difficulté, inaptes à reprendre un emploi en période de chômage très élevé et d'autre part que c'est le gouvernement actuel qui l'a créé avec l'idée qu'il favorise un retour à l'emploi si c'est possible.