"Maintenant nous recevons des informations sur le fait que Kadhafi a décidé lui-même de ces viols et c'est nouveau", a dit M. Moreno-Ocampo aux journalistes. Il a expliqué que, selon certaines informations, des centaines de femmes auraient été agressées et que "quelques preuves" existaient sur l'achat de stimulants sexuels de type Viagra par les autorités libyennes et leur distribution aux soldats dans le cadre d'une politique officielle incitant aux viols.
"Nous avions des doutes au début mais maintenant nous sommes convaincus qu'il a décidé de punir en utilisant les viols, a affirmé le procureur en parlant du "Guide". Le viol est une nouvelle forme de répression. (...) Aujourd'hui nous confirmons qu'il y a eu une politique de viols en Libye." Il y a des preuves que la Libye achetait des "conteneurs entiers" de ces drogues "pour augmenter la possibilité de violer des femmes". Il est cependant difficile de savoir à quel point le viol était répandu, a dit M. Moreno-Ocampo.
Les accusations de viols d'opposants en Libye ne sont pas nouvelles. En avril, l'ambassadrice américaine aux Nations unies,Susan Rice, a affirmé que les hommes de Kadhafi étaient alimentés en Viagra, traitement indiqué contre l'impuissance sexuelle. Luis Moreno-Ocampo a requis en mai un mandat d'arrêt contreMouammar Kadhafi pour crimes contre l'humanité, ainsi que contre son fils Saïf Al Islam et le chef des renseignements, Abdoullah Al Senoussi.