The Ex – Dizzy Spells (2001)
Groupe vétéran de la vague Post-Punk, lorgnant vers la noise et l’expérimental, cela fait 3 décennies que les hollandais The Ex nous expédie des vacarmes nerveux et explosifs, doublés d’un discours hautement vilipendeur.
L’album « Dizzy Spells » semble totalement maîtrisé : produit par Steve Albini (Nirvana, Pixies, PJ Harvey, Mogwai, Slint, Electrelane, et même le dernier Stooges), comme un signe qu’il faille donner au groupe un canevas solide, sans pour autant délaisser ce foutoir électrisé qui les caractérise. Car l’album reste un brûlot de déferlement sonique, teinté d’un brin de révolte anti-consumériste (le titre de l’album fait référence à la féerie manufacturée de Walt Disney). L’introductif « Town Of Stone » sonne comme un prologue solennel et annonciateur d’un comte de fée gangrené par le tout-profit : « No chance to wait for things to change \ Unless buildings get hit by planes \ No chance to stop this money vulture \ From turning bullshit into culture » (« Inutile d’attendre que les choses changent \ A moins que les bâtiments soient heurtés par des avions \ Rien n’empêchera ce rapace d’argent \ De faire de ces conneries de la culture »).
Les titres se suivent et s’enchaînent sans répit, une énergie folle, ultra rythmée (on pense aux rythmiques de Rage Against The Machine, plus nerveuses encore), une instrumentation punk cassante et parfois atonale (dans la lignée de The Au-pairs ou de Pylon) , totalement calibrée dans la noise crade et distordue. Tout ceci ne serait pas digne d’un grand album sans la grandiloquence grave et ingénieuse de « Fistful of Feed » , le faux calme décriant de « River » et la voix féminine acharnée, à mi-chemin entre le protest song et la vague « Riot Grrrl ». Solide et taillé pour (sous) les pavés, cet album réussit l’étonnant exploit de donner aux esprits anarchiques et no future un dénouement tout en grâce.
The Ex – Town of Stone
-
The Ex – River