Mobilisation des laboratoires de biologie médicale: plus nombreux qu’hier et moins que demain!

indignasdos SJBM

En une semaine, répondant à l’appel conjoint du SJBM et de la FNSIP, la quasi totalité (95%) des jeunes biologistes médicaux des régions de France, des DOM et des TOMs ont pris leurs responsabilités et entamé un premier mouvement de grève afin de tirer la sonnette d’alarme auprès d’une opinion publique jusque là soigneusement tenue à l’écart des débats de fonds.

Emmené par la mobilisation intense des internes et AHU (100% de CHU en grève), partagé par les jeunes biologistes du secteur privé, et appuyé par de nombreux syndicats de spécialité, au nombre desquels l’ISNIH, le mouvement de protestation des jeunes biologistes a atteint en une semaine une dimension inattendue.

Dans un contexte général de privatisation des service publics via la RGPP menée d’une main de fer par le gouvernement, confrontés à la déliquescence du lien social, victimes de l’inhumanité des réformes idéologiques ultralibérales, les jeunes biologistes tentent à leur niveau et comme de nombreux français de limiter la casse du système de santé.

Il était temps, car la situation s’est si rapidement dégradée en 5 ans que la biologie médicale est maintenant menacée de démantellement.

Partant d’une situation dans laquelle la biologie médicale française était un exemple d’excellence au niveau européen, on mesure le chemin de destruction accompli par la valse des mesures législatives qui ont touché ces dernières années cette profession de santé.

Dans le contexte d’une biologie médicale responsable de 70% des prises de décision médicales immédiates pour seulement 2% des dépenses de l’assurance maladie, on mesure aisément le risque associé à l’éclatement de cette spécialité en termes de santé publique et de sécurité sanitaire.

La question soulevée par les jeunes biologistes médicaux, au delà de l’aspect technique de leurs revendications, est celle de la nécessité de préserver l’indépendance médicale pour que la grande finance ne vienne biaiser le libre exercice de la médecine au profit des malades, avec en toile de fond la nécessité de voir émerger un véritable débat démocratique sur le type (solidaire ou non?) et l’avenir du système de sécurité sociale dans son ensemble. Car de LFSS en loi HPST, d’ordonnances en arrêtés, la privatisation est maintenant une réalité dans tous les secteurs de la médecine, du public au privé, et elle se fait en catimini (suivant en cela les préconisations de Bruxelles et de l’OMC afin d’éviter les « résistances » sociales…) et au détriment de tous.

Les jeunes biologistes médicaux invitent tous leurs confrères médicaux, paramédicaux, et tous ceux qui se sentent concernés par l’évolution inquiétante de notre société à les soutenir (comme les mouvements émergents des indignados en France), comme ils sont prêts eux-même à le faire en retour.

En nous ôtant notre avenir, nous ôtant notre vocation et notre espérance, on nous a également ôté toute peur.