Titre : Autobio, T2
Scénariste : Cyril Pedrosa
Dessinateur : Cyril Pedrosa
Parution : Août 2009
Etant considéré par une partie de mon entourage comme un bobo parisien, adepte du bio et de la protection de l’environnement, on m’avait offert la BD « Autobio » de Cyril Pedrosa (le tome 2). Comme son nom l’indique, cet ouvrage est autobiographique et traite d’une personne cherchant à avoir un train de vie écolo et de toutes les conséquences que ça implique.
On retrouve donc beaucoup de classiques du genre : le bio, c’est cher, il faut manger des légumes, la voiture c’est mauvais et les jeux vidéo encore plus. Car Pedrosa a des enfants qui lui mènent la vie dure, complètement ancrés dans la société de consommation et vivant mal le mode de vie de leurs parents. Il faut dire que Pedrosa assume lui-même mal tout cela, ayant des furieuses envies de saucisses cocktail qu’il compense en mangeant du chou pour se donner bonne conscience.
Mais là où Pedrosa échoue, c’est qu’on ne sait jamais trop quel est son propos. Apparemment lui-même très partagé, il n’arrive pas à donner une vraie ligne de conduite à sa BD. Est-ce militant ? Est-ce pour tourner les écolos en dérision ? D’ailleurs, la meilleure planche de la BD est un gag mettant en scène l’auteur interrogé par divers journalistes sur le premier opus de « Autobio ». Chacun comprend de façon complètement différente.
Alors que je devrai me retrouver pleinement dans le personnage de Pedrosa (je me suis « mis » à l’écologie sans grande conviction au départ), je ne le trouve pas particulièrement sympathique. De plus, les gags tombent systématiquement à plat. La faute au manque de ligne directrice. En effet, certaines planches n’ont rien à voir avec le sujet (comme lorsque le personnage emmène son fils chez le coiffeur) ou n’ont carrément pas pour but d’être drôles… Il s’ensuit une certaine lassitude, d’autant plus forte que la plupart des gags sont éculés et déjà lus (« le bio, c’est cher » fait la couverture et une planche…).
Niveau dessin, ce n’est pas folichon non plus. Pedrosa maîtrise globalement son sujet mais les choix de colorisation sont simplement immondes. Plein de petits détails me gênent dans le graphisme. C’est dommage car Pedrosa arrive à donner du dynamisme et à renforcer le ridicule de son personnage par son trait mais rend le tout fatigant à lire.
Au final, cet « Autobio 2 » ne m’a pas du tout convaincu. Persuadé que l’auteur avait laissé ses bonnes blagues dans le premier tome, je l’ai lu et ait pu constater qu’il n’en était rien. Il semblerait que Pedrosa n’ait pas de talent particulier pour parler du quotidien et pour raconter les petites péripéties de tout le monde avec un angle nouveau (comme peuvent le faire Trondheim ou Boulet dans deux genres très différents). A oublier.
par Belzaran
Note : 6/20